
Un appel entre au 911. Scott Farrell, ambulancier formé en soins primaires, se rend sur les lieux et évalue la patiente.
Physiquement, elle va bien. Scott s’en est assuré. Elle est toutefois submergée par le stress et exprime des pensées suicidaires.
Scott est généralement accompagné d’un autre ambulancier, mais aujourd’hui, il roule aux côtés d’une travailleuse sociale de L’Hôpital d’Ottawa qui est spécialisée dans le counseling en cas de crise.
« J’ai fait une évaluation pour déterminer s’il était sécuritaire de la laisser rentrer chez elle », précise Cindy Gill, partenaire de Scott pour la journée. « J’ai ensuite validé ce qu’elle ressentait et offert un soutien émotionnel. J’ai aussi discuté avec elle de façons de s’adapter à la situation. Comme elle souffre de problèmes chroniques de santé mentale, elle est suivie par un gestionnaire de cas. Je l’ai contacté. J’ai également contacté l’équipe de conseillers en cas de crise de L’Hôpital d’Ottawa pour qu’ils puissent également la suivre. »
Il n’y a pas si longtemps, Scott n’aurait pas eu quelqu’un comme Cindy à ses côtés – et il n’aurait pas eu beaucoup d’options pour aider cette patiente. « Si je répondais à un appel lié à un problème de santé mentale, mon seul recours était d’amener la personne dans une urgence », explique‑t‑il.
Cindy et Scott sont membres de l’équipe d’intervention en santé mentale, qui est le fruit d’une collaboration amorcée en mars 2022 entre le Service paramédic d’Ottawa et l’équipe mobile de crise de L’Hôpital d’Ottawa, qui est composée de professionnels chevronnés en matière de santé mentale.
Sept jours sur sept, de 9 h à 21 h, une travailleuse sociale ou une infirmière autorisée (IA) de l’Équipe mobile de cris de l’Hôpital prend la route avec un ambulancier. Ensemble, ils répondent à des appels logés au 911 en raison d’un problème urgent de santé mentale dans la ville.

Offrir aux gens un soutien immédiat et un aiguillage vers des services de suivi
Lorsque l’équipe arrive sur le lieu d’un appel, l’ambulancier réalise d’abord une évaluation médicale pour s’assurer que la personne est stable sur le plan physique et n’a pas besoin d’aller à l’hôpital. Si elle n’a pas besoin de soins médicaux, il passe le relais à la travailleuse sociale ou à l’IA.
« Nous évaluons la santé mentale de la personne. Nous pouvons par exemple nous concentrer sur la sécurité si elle risque de se blesser ou de blesser d’autres personnes, poursuit Cindy. Nous lui apportons un soutien immédiat en lui parlant, en l’écoutant, en validant ce qu’elle ressent et en lui montrant qu’elle n’est pas prise toute seule avec ses problèmes.
Nous prévoyons aussi un plan de suivi, qui peut inclure l’équipe mobile de crise ou d’autres services communautaires comme un programme au Royal ou des organismes spécialisés en toxicomanie ou en counseling. Nous pouvons aussi communiquer avec son médecin de famille ou des amis et des membres de sa famille. Nous pouvons également appeler sa pharmacie pour vérifier si elle a besoin de renouveler une ordonnance. Parfois, la personne a véritablement besoin d’aller à l’urgence pour consulter un médecin afin d’obtenir des médicaments. »

Garder les ambulances sur la route et les gens hors des urgences
L’équipe d’intervention en santé mentale peut habituellement aider les gens directement sur le lieu de l’appel sans les amener à l’urgence. Ainsi, les ambulances demeurent libres pour répondre aux autres appels.
« Pendant un de mes premiers quarts de travail, nous avons répondu à un appel concernant une personne en proie à une crise de panique, ajoute Scott. Une équipe d’ambulanciers était déjà sur place. Nous avons évalué la personne et libéré les ambulanciers. Nous avons demandé à l’équipe mobile de crise de l’Hôpital d’aider la personne à consulter un médecin de famille. Peu de temps après, l’équipe d’ambulanciers que nous venions de libérer s’est rendue sur les lieux d’un arrêt cardiaque très grave. Elle a transporté le patient à l’hôpital, où il s’est complètement rétabli. Si nous n’avions pas pris en charge cet appel, ce patient aurait pu attendre beaucoup plus longtemps avant de recevoir des soins – et l’issue aurait pu être très différente. »
Depuis que l’équipe d’intervention en santé mentale sillonne les routes, environ 65 % des gens ont reçu des soins dans la collectivité, libérant ainsi les services urgences.

Une expérience formatrice pour les ambulanciers
Scott fait jusqu’à cinq quarts de travail par mois au sein de l’équipe d’intervention en santé mentale. Voir les professionnels en santé mentale à l’œuvre sur le terrain lui a beaucoup appris sur la manière d’aider les personnes ayant des besoins en matière de santé mentale. Au cours des quarts de travail réguliers avec son partenaire à temps plein, il met souvent ces connaissances à profit.
« Je réponds à de nombreux appels de personnes en crise de santé mentale, poursuit Scott. Parfois, lorsque nous arrivons, la crise est terminée et les personnes se sentent calmes, mais elles n’ont pas de suivi. Je peux alors les renseigner sur certaines ressources, comme différents types de services de counseling, de services sociaux, de services de toxicomanie, ainsi que des ressources et des programmes pour les personnes en situation d’itinérance. Je ne peux pas les aiguiller directement comme le font les travailleuses sociales ou les IA, mais je peux quand même leur offrir de l’aide. »
Lors de l’évaluation d’un cas de suicide, Scott comprend mieux les signaux d’alerte à surveiller.
« Récemment, j’ai reçu un appel concernant un homme victime d’une surdose. Après quelques minutes de discussion avec lui, il m’est apparu évident qu’il avait tenté de se suicider, se souvient-il. J’en ai conclu qu’il n’était pas sécuritaire de le laisser rentrer chez lui et qu’il devait plutôt aller à l’hôpital. Grâce à tout ce que j’ai appris, l’intervention s’est déroulée en douceur et nous avons pu l’emmener à l’hôpital. »

Les appels qu’ils n’oublieront jamais
Tant pour Cindy que pour Scott, la partie la plus gratifiante du travail au sein de l’équipe est de voir de leurs propres yeux les résultats positifs qu’ils ont contribué à créer. Certains de ces appels resteront gravés dans leur mémoire pour le reste de leur vie.
« Je me souviens en particulier d’un appel au sujet d’une personne qui avait de jeunes enfants, confie Cindy. Elle avait envie de se suicider à cause d’événements très stressants dans sa vie. Nous l’avons aidée à réguler ses émotions, nous l’avons orientée vers nos partenaires communautaires en counseling et nous avons trouvé un plan de suivi adapté à ses besoins. Nous avons pu rester avec elle jusqu’à ce qu’une amie arrive pour s’occuper de ses enfants. Lorsque nous avons quitté les lieux, les enfants se rendaient au terrain de jeu. »
« Nous avons aussi eu un appel pour une personne souffrant d’anxiété, très confuse et en détresse. Nous avons fini par l’emmener à l’hôpital pour qu’elle reçoive des soins parce qu’il n’était pas sécuritaire de la laisser chez elle, se souvient Scott. Deux semaines plus tard, alors que je n’étais pas en service, j’ai pris ma voiture et je me suis retrouvé sur la route où vivait cette personne. Je l’ai vue en compagnie de son partenaire assis sous le porche. Ils avaient tous les deux l’air très heureux. Ça m’a fait plaisir de voir que cette personne allait beaucoup mieux et semblait s’épanouir. »

Services de santé mentale à L’Hôpital d’Ottawa
L’Hôpital d’Ottawa offre un vaste éventail de service de santé mentale en milieu hospitalier aux campus Civic et Général, ainsi qu’un certain nombre de services très spécialisés en milieu communautaire.
Si vous éprouvez ou connaissez une personne qui éprouve de graves problèmes de santé mentale, appelez la ligne de crise en santé mentale sans frais au 1 866 996‑0991 ou au 613 722‑6914. Elle est accessible 24 heures sur 24. Si vous êtes en danger immédiat ou si votre vie est en danger, appelez immédiatement au 911. Si vous avez besoin d’une aide médicale urgente, allez à l’hôpital le plus proche.

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