
La pandémie de COVID-19 a poussé L’Hôpital d’Ottawa à innover pour continuer d’offrir des soins de calibre mondial. Cette innovation revêt une grande importance pour les patients inuits du Nunavut qui se rendent à L’Hôpital d’Ottawa afin de recevoir des services de cancérologie.
Prenons par exemple les patientes atteintes du cancer du sein. Normalement, le traitement au médicament Herceptin exigeait que ces femmes voyagent du Nunavut à Ottawa toutes les trois semaines, et ce, pendant jusqu’à neuf mois.
Même en temps normal, ces aller-retour sont épuisants. Mais les restrictions en vigueur pendant la pandémie de COVID-19 obligent les patientes à s’isoler à l’hôtel pendant deux semaines à Ottawa et les empêchent d’avoir un rendez-vous médical pendant les 21 jours suivants afin de pouvoir reprendre l’avion vers le Nunavut.
Il leur serait donc impossible de rentrer chez elles entre chaque traitement.
Gwen Barton, gestionnaire du Programme de cancérologie pour les Autochtones et l’équipe de soins à L’Hôpital d’Ottawa ont rapidement trouvé une solution au problème. Les patientes concernées reçoivent maintenant leurs traitements à l’Hôpital général de Qikiqtani, au Nunavut.
« Nous avons fait bouger les choses pour faire livrer ce médicament au Nunavut », explique Gwen. Il fallait donner de la formation, rédiger une nouvelle politique et une série d’ordonnances et s’assurer que le médicament était disponible dans ce territoire.
Jennifer Newton, infirmière enseignante à L’Hôpital d’Ottawa, a formé en mode virtuel des médecins et des infirmières de l’Hôpital général de Qikiqtani à l’administration du médicament et à la prise en charge de toute réaction allergique. Christine Weatherston, pharmacienne responsable du Nunavut et de l’information pharmacothérapeutique à L’Hôpital d’Ottawa, a aussi encadré le personnel de la pharmacie de l’Hôpital général de Qikiqtani pour que tout le nécessaire soit en place.
« Nous avons procédé très rapidement, se souvient Gwen. En deux semaines, tout était prêt. La collaboration entre notre équipe de cancérologie et les professionnels de la santé à Iqaluit a été impressionnante. »
C’est le 11 septembre que la première dose de Herceptin a été administrée à une patiente atteinte du cancer du sein au Nunavut.

D’après la Dre Patricia DeMaio, médecin de famille à l’Hôpital général de Qikiqtani, « L’administration de la première dose aujourd’hui s’est déroulée à merveille, sans complication. La patiente était très satisfaite. Merci de toute votre aide et de votre encouragement! »
Voici des commentaires du Dr François de Wet, médecin-chef territorial au Nunavut :
« Je remercie l’équipe d’oncologie de L’Hôpital d’Ottawa […] pour cette merveilleuse initiative à l’endroit des Nunavoises atteintes du cancer. Dès le départ, ce fut une belle collaboration entre mon équipe et celle d’Ottawa. Cela m’a fait voir encore une fois à quel point L’Hôpital d’Ottawa s’engage pour la santé et le bien-être des Nunavois. »
Cette réalisation a beaucoup renforcé le partenariat entre L’Hôpital d’Ottawa et l’Hôpital général de Qikiqtani.
Ces dernières années, des membres du personnel de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, dont Gwen Barton et le Dr Tim Asmis, oncologue médical, directeur du programme de surspécialisation en oncologie à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa, ont visité avec d’autres oncologues l’Hôpital général de Qikiqtani à Iqaluit, où ils ont animé un atelier sur les rudiments des soins contre le cancer et noué des liens étroits avec les professionnels de la santé d’Ottawa.
L’automne dernier, avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, quatre médecins et cinq infirmières de l’Hôpital Général de Qikiqtani sont venus au Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa pour observer pendant une semaine les traitements et les soins donnés.
« Pendant leur séjour d’observation, nos invités ont appris à se retrouver dans le système, dit Gwen. Ils ont accompagné des oncologues médicaux et des radio-oncologues, des infirmières dans les cliniques et dans l’aire de chimiothérapie, de même que l’équipe de soins palliatifs. Ils ont pu rencontrer des Nunavois qui étaient sur place pour recevoir des consultations et des traitements. »
Médecin de famille à l’Hôpital général de Qikiqtani, Anita Gaucher explique qu’auparavant, lorsqu’elle envoyait des patients à L’Hôpital d’Ottawa, elle n’avait « aucune idée de ce qui leur arrivait ». Elle estime que voir le processus et rencontrer des membres du personnel du Centre de cancérologie a été une expérience précieuse.
« Maintenant, je peux les appeler directement et leur demander quel est le pronostic et si la chimiothérapie est nécessaire, dit-elle. J’espère ainsi mieux représenter les intérêts de mes patients. »
Trista Bennett, IA, gestionnaire par intérim du programme de soins à domicile et en milieu communautaire de l’Hôpital général de Qikiqtani, a été impressionnée par le personnel attentionné.
« C’était encourageant de savoir qu’ils voulaient aussi s’informer sur nos communautés et les barrières auxquelles les patients inuits se butent », dit-elle.
Comprendre les besoins uniques des patients nunavois et renforcer la communication entre les deux hôpitaux contribuent beaucoup à améliorer les soins.
« Chaque membre de notre équipe connaît l’expérience des Inuits avec le cancer et en est profondément ému, affirme le Dr Asmis. Tout le monde souhaite participer à améliorer la qualité des soins et l’expérience des patients. »

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