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Ayant grandi dans les années 1970 et 1980, Spencer Hayward ne s’est jamais senti compris.  

Aujourd’hui, Spencer, un homme trans, sert de mentor à d’autres personnes qui ont entrepris une transition sociale ou médicale vers le genre qui leur correspond. « Je me vois comme un doyen et  j’aide les plus jeunes à y voir plus clair, explique Spencer. Je veux soutenir les autres dans l’atteinte de leurs propres objectifs. »

Il veut aider parce qu’il sait à quel point le parcours n’est pas évident, surtout pour les patients aux besoins médicaux complexes. Il y a seulement deux ans, son propre cheminement était incertain. Heureusement, il a réussi à trouver les soins nécessaires auprès d’une clinique spécialisée à L’Hôpital d’Ottawa.

Un obstacle sur son chemin

En 2021, Spencer a appris qu’il avait une forme agressive de cancer du sein. Au terme d’une chirurgie et d’un traitement, il a vaincu la maladie.

Or, un problème se posait.

Dans le cadre de ses soins d’affirmation de genre, Spencer recevait un traitement hormonal substitutif qui, selon ses médecins, risquait de faire récidiver le cancer. « Ils m’ont dit que je devrais cesser complètement de prendre des hormones, se souvient-il. C’est à ce moment-là que la D^re Druce est entrée en jeu. »

Offrir des soins aux patients n’ayant plus d’autre recours

La D^re Irena Druce est endocrinologue à L’Hôpital d’Ottawa. Les endocrinologues sont des spécialistes des hormones et des glandes qui les produisent. Les patients transgenres peuvent consulter un endocrinologue pour obtenir un traitement hormonal dans le cadre de leur transition de genre.

La D^re Druce a travaillé avec Spencer pour lui trouver un moyen de poursuivre son traitement hormonal d’affirmation de genre tout en limitant les risques de récidive de cancer.

Spencer était l’un des premiers patients de la Clinique de la diversité des genres à L’Hôpital d’Ottawa, inaugurée en janvier 2022 par la D^re Druce et sa collègue endocrinologue, la D^re Heidi Dutton, avec l’appui de la D^re Heather Lochnan, chef de la Division d’endocrinologie et de métabolisme. La Clinique aide les patients trans et non binaires comme Spencer qui vivent ou ont vécu avec un trouble médical complexe.

« Beaucoup de médecins de famille ou d’infirmières praticiennes ne sont pas à l’aise avec la santé trans et peuvent juger la transition trop risquée pour les patients aux besoins médicaux complexes. Ces patients n’ont donc nulle part où se tourner pour des conseils, explique la D^re Druce. Or, il est bien établi que les traitements que nous offrons favorisent la santé mentale et réduisent les taux de suicide. »

La Clinique de la diversité des genres à L’Hôpital d’Ottawa est l’une des rares cliniques en milieu hospitalier au Canada spécialisées dans les soins aux patients trans et non-binaires aux besoins médicaux complexes.

Traiter le patient comme partenaire

Les patients aux besoins médicaux complexes peuvent requérir le soutien d’un endocrinologue pour déterminer le traitement hormonal convenable.

Ces patients incluent ceux atteints d’un cancer hormono-dépendant (comme le cancer du sein ou de la prostate) ou d’une maladie embolique (comme un AVC, une crise cardiaque ou une embolie pulmonaire) et ceux qui prennent des immunosuppresseurs ou un traitement contre le VIH.

Notre clinique détermine un protocole hormonal personnalisé à chaque patient et le recommande au médecin de famille ou à l’infirmière praticienne, qui peut alors offrir le traitement et un suivi dans le cadre du parcours d’affirmation du genre du patient. Pour les patients qui n’ont pas un médecin de famille ou une infirmière praticienne, notre clinique les oriente vers un programme de santé trans dans la collectivité, comme celui au Centre de santé communautaire du Centre-ville.

« Je me considère comme un “sommelier des hormones,” affirme la D^re Druce. Je travaille avec chaque patient pour établir ses objectifs personnels. J’écoute ses préférences, puis je lui donne mon avis sur les options possibles. »

L’empathie de la D^re Druce a beaucoup apporté à Spencer. « Chaque fois que je la vois, c’est comme prendre un café avec une grande amie », déclare-t-il avec beaucoup d’émotion. « Elle est tellement positive. Je traversais une très mauvaise passe et elle m’a dit : “On va y arriver ensemble”. Elle se soucie vraiment des personnes qu’elle soigne. Elle symbolise tout ce qu’on peut espérer trouver chez un médecin. »

Aider les patients et les professionnels de la santé

La D^re Druce veut rapprocher encore davantage de patients comme Spencer aux types de médecins qu’ils ont toujours espérés. Pour cette raison, la Clinique de la diversité des genres est aussi un centre de formation pour les endocrinologues. 

« La recherche a démontré que si les professionnels de la santé n’offrent pas des soins de santé trans, c’est principalement par manque d’expérience et de formation », explique la D^re Druce. « Nous avons créé la Clinique pour offrir à nos stagiaires en endocrinologie un espace pour se familiariser à ce domaine de sorte qu’ils soient prêts à consulter cette population de patients aussitôt qu’ils ont leur diplôme en poche. Il nous faut davantage de professionnels de la santé formés à faire ce travail. »

La formation des professionnels de la santé est essentielle pour répondre à une demande grandissante en traitements d’affirmation du genre et diminuer les temps d’attente de plus en plus longs.

« Les membres de la communauté trans et non binaire sont mieux visibles de nos jours, et c’est fantastique. Aujourd’hui, les gens sont beaucoup plus ouverts et les patients se sentent enfin libres. Mais c’est aussi ce qui accroît la demande des traitements d’affirmation du genre, » précise la D^re Druce.

Donner l’exemple

La Clinique de la diversité des genres offre ses services le 3^e vendredi du mois. Or, la D^re Druce espère élargir ses services et inspirer d’autres professionnels de santé à ouvrir leur propre clinique.

« Notre clinique prend lentement son envol, et son existence en soi est très importante, déclare la médecin. Ultimement, nous espérons que nos résultats positifs inspireront d’autres professionnels à suivre nos pas. »

Pour Spencer, la Clinique est déjà un modèle de réussite. « Toutes les personnes que j’y ai rencontrées ont été impeccables dans leurs soins et leur attitude, dit Spencer. Elles étaient bienveillantes et comprenaient mon vécu. Je suis très fier de notre hôpital. Je recommanderais sans hésitation cette clinique à toute personne en transition ou dans le doute sur son genre. »

Ressources utiles pour la communauté 2SLGBTQ+ et ses alliés

L’Hôpital d’Ottawa s’est engagé à offrir des soins pertinents et empreints de compassion à la communauté 2SLGBTQ+. Le sigle 2SLGBTQ+ désigne toute personne bispirituelle, lesbienne, homosexuelle, bisexuelle, transgenre, queer, ainsi que celles ayant d’autres identités sexuelles. Voici quelques façons dont nous traitons à L’Hôpital d’Ottawa les besoins médicaux particuliers de cette population souvent marginalisée :

• Le nouveau titulaire de la Chaire de recherche en santé des hommes gais veut éliminer les obstacles aux soins : Le D^r Paul MacPherson, médecin scientifique, dévoile ses plans pour améliorer l’accès des hommes gais à des soins de santé de qualité.
• Patients et proches contribuent à insuffler de la fierté dans l’ADN de L’Hôpital d’Ottawa : Découvrez quatre initiatives pilotées par notre comité consultatif de patients et de familles sur les questions relatives au genre (Rainbow PFAC) pour créer des espaces rassurants à l’intention de la communauté 2SLGBTQ+.
• Le programme de santé trans au Centre de santé communautaire du Centre-ville : Notre clinique oriente beaucoup de patients vers ce programme, qui fournit des services d’aiguillage pour la chirurgie, de counseling pour adultes et de démarrage d’hormones, entre autres.

Autres ressources utiles