Back to Top Les deux miracles d’une vie : un essai clinique sur la sclérose en plaques a redonné la vie et plus encore à Heather Harris. - L'Hôpital d'Ottawa Website scanner for suspicious and malicious URLs
 

toh

Les deux miracles d’une vie : un essai clinique sur la sclérose en plaques a redonné la vie et plus encore à Heather Harris.

 

« Après le traitement, je n’ai jamais eu d’autres poussées. Je me suis sentie de mieux en mieux et je suis maintenant en pleine forme », affirme Heather Harris au sujet de sa greffe de cellules souches en 2006.

Un matin de 2001, Heather Harris conduit son mari à un tournoi de golf lorsque son pied droit s’engourdit. À la fin de la journée, la perte de sensibilité s’est étendue à tout le côté droit de son corps.

La résidente de Thunder Bay, alors âgée de 24 ans, passe un examen d’IRM qui révèle des signes de sclérose en plaques (SP). La perte de sensibilité était sa première poussée de SP.

La SP est une terrible maladie qui se produit lorsque le système immunitaire, qui est censé protéger le corps d’organismes étrangers comme des virus et des bactéries, s’attaque par erreur au système nerveux central, qui comprend le cerveau, la moelle épinière et le nerf optique. Elle peut causer des symptômes variés comme une vision trouble, une fatigue extrême et même une paralysie complète.

Heather doit prendre rendez-vous avec un neurologue, mais elle n’en trouve aucun près de Thunder Bay. Ses parents, qui vivent à Ottawa, ont entendu parler du Dr Mark Freedman, un neurologue spécialisé en SP. Les Drs Mark Freedman et Harry Atkins mènent à l’époque un essai clinique à L’Hôpital d’Ottawa pour les patients souffrant de SP, le premier en son genre. L’essai vise à déterminer s’il serait avantageux pour les patients au stade précoce d’une SP agressive de recevoir de la chimiothérapie qui supprime entièrement le système immunitaire, puis d’en régénérer un nouveau avec des cellules souches sanguines. Jusque-là, l’étude donnait de bons résultats. Le témoignage de Jennifer Molson, une patiente ayant pris part à l’essai, avait fait l’objet d’un article dans l’Ottawa Citizen. Celle-ci ne souffrait plus d’aucun symptôme de SP et avait même récupéré des dommages déjà causés par la maladie.

Heather Harris

Heather Harris a subi plusieurs poussées de SP pendant l’année précédant sa greffe de cellules souches en novembre 2006.

Quelques semaines avant son mariage, Heather prend rendez-vous avec le DFreedman à L’Hôpital d’Ottawa, qui lui confirme qu’elle souffre de SP. Lorsque Heather lui demande si elle peut suivre le même traitement que Jennifer Molson, il répond : « Vous ne devriez pas souhaiter d’avoir à faire ça. Il s’agit d’un traitement pour les patients au pronostic très pessimiste et nous ne savons pas encore si vous faites partie d’eux. » Le Dr Freedman lui recommande d’essayer des traitements standard beaucoup moins toxiques et dangereux que la greffe de cellules souches, car la chimiothérapie peut entraîner l’infertilité.

Malheureusement, il s’avère qu’Heather fait partie des patients au « pronostic très pessimiste ». Chaque année, elle fait plusieurs poussées de SP. Peu de temps après, son mari et elle doivent arrêter leurs excursions de canot-camping, car Heather n’a plus la force de porter un gilet de sauvetage. Elle ne peut plus manier l’embrayage de sa voiture manuelle. Heather travaillait dans un centre jardinier, mais elle oublie rapidement son rêve d’avoir sa propre serre, car elle a de plus en plus de difficultés à faire des efforts physiques. Elle décide de devenir enseignante. Pendant sa formation, ses symptômes de SP empirent et elle n’arrive à enseigner que pendant deux ans. À plusieurs reprises, elle perd la vue dans un œil. Même la marche devient éprouvante.

La maladie de Heather évolue rapidement. Le Dr Freedman l’informe qu’elle devra commencer à utiliser un fauteuil roulant au cours des cinq prochaines années.

« La SP affecte souvent les jeunes femmes dans la fleur de l’âge, explique le Dr Freedman. C’était très décourageant, surtout en considérant qu’Heather vivait très loin, à Thunder Bay. Comme il n’y avait aucun spécialiste près de chez elle, il a fallu la transférer à L’Hôpital d’Ottawa pour ses traitements. Nous avons essayé certains traitements standard, mais sa maladie était impossible à contrôler et elle évoluait rapidement. Il est devenu évident que nous n’allions pas pouvoir maîtriser sa maladie à l’aide de médicaments et qu’une greffe de cellules souches était sa seule option. »

Avant de commencer l’essai clinique, le Dr Freedman a demandé à Heather : « À quel point voulez-vous avoir des enfants? » Ce à quoi elle a répondu : « Je veux avoir des enfants, mais pas autant que je veux continuer à marcher. »

Heather Harris , Zoe

Dix ans après la greffe de cellules souches, Heather Harris est fière du deuxième miracle à survenir dans sa vie : sa fille Zoe.

« Le Dr Freedman m’a bien expliqué les risques du traitement, mais c’était ma seule chance d’enrayer la maladie », révèle Heather, qui avait accepté le fait que la chimiothérapie pourrait la rendre infertile.

Heather et son mari ont habité à Ottawa pendant ses traitements, qui ont duré un an. Elle a reçu une greffe de cellules souches en novembre 2006.

Heather ajoute : « Le traitement a été pénible, mais tout le monde a bien pris soin de moi. Le personnel de L’Hôpital d’Ottawa était formidable, les infirmières tout autant que les autres employés. Par la suite, je n’ai jamais eu d’autres poussées. Je me suis sentie de mieux en mieux et je suis maintenant en pleine forme. »

Heather travaille maintenant à temps plein comme directrice d’école et elle a recommencé à camper, à skier, à courir et à conduire sa voiture manuelle.

« Il y a maintenant 11 ans que j’ai reçu ma greffe de cellules souches, déclare-t-elle, et je me sens complètement guérie. »

Cependant, Heather et son mari souhaitaient toujours concevoir un enfant. Une infirmière de L’Hôpital d’Ottawa leur suggère d’essayer la fécondation in vitro. Heather commence les traitements de fertilité, puis elle accouche en 2014. Sa fille, Zoe, a maintenant quatre ans.

Heather Harris et son mari, Shawn Mizon, ainsi que leur fille Zoe, au mariage d’un ami en septembre 2014.

Heather Harris et son mari, Shawn Mizon, ainsi que leur fille Zoe, au mariage d’un ami en septembre 2014.

« Il y a quelques années, Heather est arrivée à son rendez-vous avec son petit bébé. J’en ai eu les larmes aux yeux », raconte le Dr Freedman.

« J’ai eu la joie de voir deux miracles se produire dans ma vie. Je sais que je suis chanceuse et j’en suis reconnaissante », affirme Heather.

En juin 2016, les Drs Freedman et Atkins publient les résultats de leur essai clinique dans The Lancet, une prestigieuse revue médicale. Les 24 participants de l’essai clinique ont été suivis jusqu’à 13 ans après leur traitement. Jusqu’à présent, plus de 50 patients souffrant de SP partout au Canada ont suivi ce traitement et celui-ci a fait disparaître tout signe d’inflammation cérébrale nocive. Deux autres établissements canadiens, à Calgary et à Montréal, administrent maintenant le traitement mis au point à L’Hôpital d’Ottawa et ils observent les mêmes résultats spectaculaires.

« J’ai toujours été impressionné par le courage des patients qui participaient à l’essai clinique, ajoute le Dr Atkins, car nous en savions beaucoup sur les effets secondaires possibles et, même si nous pensions que le traitement fonctionnerait, nous n’en étions pas tout à fait certains. Il est formidable de voir tous ces jeunes gens retrouver une vie normale, alors que, sans le traitement, ils auraient dépéri peu à peu à cause de la sclérose en plaques. »

La recherche sur la SP est soutenue grâce aux dons (opens in a new tab) généreux à la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa et à l’appui d’organismes comme la Société canadienne de la sclérose en plaques.

 
Comment

Dites-nous ce que vous avez pensé de cet article!

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*


Autres ressources utiles

Premier essai clinique au monde visant à protéger les patients atteints du cancer contre la COVID 19

Nos chercheurs dirigent le premier essai clinique au monde visant à protéger les patients atteints du cancer vulnérables pendant la pandémie de COVID 19.

Des essais cliniques pour aider au rétablissement après un AVC

Deux essais cliniques novateurs dirigés par le Dr Dar Dowlatshahi, neurologue spécialisé en AVC, visent à aider les patients à se rétablir après un AVC : l’un à l’aide de la technologie et l’autre avec des cellules souches.

Un professeur d’économie sans cancer de la peau après un essai d’immunothérapie

Le cancer de David Gray se cachait, mais était bien visible. Lorsqu’il a appris que la tumeur de la taille d’un pois sur sa joue était un mélanome de stade 3c, avec un risque élevé de propagation, il a décidé de participer à un essai clinique qui visait à comparer deux médicaments d’immunothérapie.

Des patientes atteintes du cancer prennent part à des essais sur l’exercice et les effets d’une chimiothérapie sur le cerveau

Marina Moraitis voulait redonner à L’Hôpital d’Ottawa et aux futures patientes en prenant part à deux essais cliniques inédits sur l’exercice et le brouillard associé à la chimiothérapie pendant qu’elle recevait une chimiothérapie contre le cancer du sein.

Une patiente accède à un essai clinique grâce à un test moléculaire

La chimiothérapie ne fonctionnait pas pour Cathy Chapman. Cependant, grâce à un test génétique qui a révélé une mutation précise, elle a pu être la première personne au Canada à participer à un nouvel essai clinique international sur un médicament contre le cancer.

Étude sur le VIH : injections ou comprimés

Lorsque John Henry a visité la Grande-Bretagne à vélo pendant trois semaines l’été dernier, il n’a pas eu besoin d’apporter ses comprimés antirétroviraux. Dans le cadre d’une étude réalisée à L’Hôpital d’Ottawa, il reçoit une injection toutes les huit semaines.

Le présent site Web fournit des renseignements généraux. Certains renseignements pourraient ne pas vous convenir. Consultez votre médecin, une infirmière ou un autre professionnel de la santé pour savoir si ces renseignements s’appliquent à votre situation. On pourra aussi répondre à vos questions et préoccupations.