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Les joueurs de hockey se laissent pousser la barbe pendant les séries éliminatoires. L’équipe nationale de rugby de la Nouvelle-Zélande fait le Haka avant un match. Les joueurs de football professionnel arrosent leur entraîneur avec du Gatorade après avoir remporté le Super Bowl. Tous ces rituels ont une importante signification : fédérer un groupe d’individus talentueux autour d’une équipe unie et mue par un seul et même objectif.

À de nombreux égards, les infirmières et infirmiers s’apparentent à des athlètes de haut niveau; chaque personne apporte son expertise et son énergie pour atteindre le seul et même objectif de l’équipe qui consiste à mettre en œuvre le plan de soins de chaque patient. 

Les egos sont rangés au placard. Le personnel infirmier sait qu’il fait partie d’une équipe de soins à plus grande échelle, et ses membres savent rapidement reconnaitre les mérites des autres coéquipiers comme leurs collègues professionnels paramédicaux et le personnel de soutien.

Cependant, à l’occasion de la Semaine des soins infirmiers, nous mettons en vedette nos infirmières et infirmiers.

Et comme les équipes de sports, nos équipes de soins infirmiers ont aussi leurs rituels.

Qu’est-ce qui fonctionne pour elles? Nous avons demandé à six de nos équipes de soins infirmiers, récemment mises en nomination pour le Prix annuel de l’équipe de soins infirmiers de L’Hôpital d’Ottawa, de nous parler de leur vision de l’esprit d’équipe, et voici ce qu’elles nous ont dit.

7 Est : Unité de réveil post-opératoire

« Chaque mois de janvier, les infirmières organisent une ‘journée tourtières’, dit Breanna Macgillivray, responsable des soins cliniques à la 7 Est. « Alors qu’elle est en congé, une infirmière nous accueille chez elle pour faire des tourtières. Elles sortent toutes leur rouleau à pâtisserie et apprennent à se connaître autrement qu’au sein de l’unité ».

En plus d’admirer les créations culinaires des unes et des autres, elles admirent aussi leurs animaux de compagnie.

« Dans le couloir, près du poste des infirmières, nous avons un babillard pour les animaux de compagnie, ajoute Breanna. Il y a des photos de chats et de chiens, mais aussi de Goldy Deva, le poisson rouge dans un verre à vin. Ce babillard est bien connu du personnel et des patients. Un patient a tellement aimé la photo de l’un des chiens d’une infirmière-enseignante qu’il l’a retirée du babillard pour la mettre dans sa chambre. Au moment de son congé de l’hôpital, le patient a remis la photo de Tuka le husky sur le babillard ».

Pour Breanna, ces rituels sont importants pour le moral de l’équipe.

« C’est une question d’esprit d’équipe, du lien qui nous unit, dit-elle. Quand on a de bonnes relations au travail, on est une équipe plus soudée. On peut compter les uns sur les autres ».

Angela Ryan, gestionnaire clinique au sein de la même unité, acquiesce.

« C’est la preuve vivante de l’esprit d’équipe qui y règne, dit-elle. L’union fait la force, et ces rituels sont la force qui les cimente ».

Centre de cancérologie Famille Irving Greenberg

« Chaque jour, au moment du diner, les infirmières s’assoient autour d’une table pour jouer aux cartes ou à un jeu de société, dit Kelly Daigle, infirmière autorisée au Centre de cancérologie Famille Irving Greenberg. Parmi leurs jeux préférés, Pictionary, Trouble et Uno, de bons vieux jeux de société ».

Bien que les jeux de cartes traditionnelles soient divertissants, ces infirmières ne redoutent pas la fantaisie.

« Quelques infirmières sont des inconditionnelles de la famille royale, ajoute Kelly. Lors d’occasions particulières comme un mariage, elles mettent les petits plats dans les grands, sortent le service de porcelaine, une jolie nappe, de belles décorations, et un gâteau à trois étages trône au milieu d’autres gourmandises ».

Travailler au Centre de cancérologie peut être assez déprimant, d’où l’importance de partager des petits moments de joie.

« Notre quotidien est émaillé de nombreux pleurs — des larmes de joie quand un patient rentre chez lui, et de larmes de tristesse quand les nouvelles ne sont pas aussi bonnes », d’ajouter Kelly. Notre travail est parfois très exigeant. C’est la raison pour laquelle nous nous amusons un peu quand nous le pouvons. Le rire est notre remède. L’humeur occupe une grande place dans notre travail, parce que nous prenons soin de personnes alors qu’elles traversent des moments très difficiles, et c’est important de trouver un certain réconfort ».

4 Ouest : Unité de soins transitoires

« Notre unité a toujours des chocolats et adopte la philosophie de la ‘porte ouverte’, de dire
Melanie Doucet, responsable des soins cliniques au sein de l’unité 4 Ouest. L’équipe a ainsi une bonne excuse pour passer par mon bureau, prendre quelques petits chocolats et commencer à discuter ».

Qu’il s’agisse de conversations en tête à tête ou de célébrations grandioses, le personnel infirmier répond toujours présent.

« Quatre personnes de notre unité vont bientôt se marier, et nous leur avons préparé un enterrement de vie de jeune fille toutes ensemble », dit Jenny Kingsley, ancienne gestionnaire clinique de l’unité 4 Ouest.

« L’esprit d’équipe fait partie intégrante de cette unité, de dire Melanie. Les infirmières les plus expérimentées épaulent les débutantes, et quand l’une d’elles a besoin d’aide, elle n’a pas à demander — une de ses collègues est déjà prête à l’aider.

L’esprit d’équipe diffuse des ondes positives dans toute l’unité; il permet de tisser des liens et de nouer des relations, et rend les infirmières plus heureuses au travail, dit Jenny. La joie de cette équipe se répercute sur les patients ».

6 Nord-Est : Unité d’orthopédie

« Nous avons un tableau de gratitude à l’entrée de notre unité, dit Maeghn Green, responsable des soins cliniques au sein de l’unité 6 Nord-Est. Si l’une de nos collègues, ou toute notre équipe, est mise en nomination pour un prix, c’est là que nous l’affichons. Nous avons aussi un mur de « félicitations » près du poste des infirmières ».

« Lorsque des patients ou des collègues souhaitent donner une rétroaction positive, ils peuvent écrire leur message et l’afficher sur le tableau pour que tout le monde puisse le lire », dit Kim Jemmott, gestionnaire clinique de l’Unité. 

En tant que gestionnaires, Maeghn et Kim sont convaincues de l’importance d’exprimer, mais aussi de manifester sa gratitude à l’égard des coéquipières.

« Le moral est bas depuis trois ans à cause de la pandémie, ajoute Maeghan. Certains jours, on demande à des infirmières de prêter main-forte dans d’autres unités pour assurer l’équilibre du personnel, ce qui est éprouvant pour tout le monde. Nous voulions que tous et toutes sachent combien ils sont importants ».

« Lorsque vous vous savez apprécié, vous travaillez avec plus d’ardeur et vous êtes prêt à en faire plus, de dire Kim. Vous avez envie de le faire. En arrivant dans l’Unité, vous apercevez le tableau de gratitude, et cela crée une bonne ambiance pour chaque personne et pour l’ensemble de l’équipe ».

7 Ouest : Unité de réveil post-opératoire

« Cette Unité est une véritable famille, dit Ginette Saumure, gestionnaire clinique de l’unité 7 Ouest. Nous tenons à nous assurer que chaque membre sait qu’il a une raison d’être qui est importante et qu’il appartient à cette famille ».

Pour garder cette famille unie, l’équipe préfère poser de petits gestes de soutien plutôt que d’organiser de grandes activités de consolidation d’équipe.

« C’est tout à fait incroyable que, peu importe les difficultés traversées durant la pandémie, notre équipe n’ait jamais renoncé, de dire Tiffany Phillips, responsable des soins cliniques au sein de l’Unité. Lorsqu’il y a une urgence, tout le monde vient prêter main-forte à cette infirmière. Si une infirmière doit se rendre dans quatre différents secteurs, une autre personne de l’équipe l’aidera. L’entraide y est une seconde nature ». 

Ce sens de la famille ne s’arrête pas aux infirmières, il s’étend aussi aux préposés aux soins personnels, commis, physiothérapeute, travailleuse sociale, ergothérapeute, infirmière enseignante et médecins, ou encore aux patients.

« Chaque semaine, nous recevons des compliments de patients, dit Ginette. Ils savent que quand ils appellent, quelqu’un sera là pour eux. Ils se sentent en sécurité ».

Unité de chimiothérapie (Campus Général)

« Chaque mois, nous célébrons les anniversaires avec des petits gâteaux faits maison, et nous faisons la même chose lors d’un départ à la retraite, d’une fête prénatale ou prénuptiale, dit Natalie Smith, gestionnaire des soins cliniques au sein de cette unité. À Pâques, nous portons des oreilles de lapin, mettons des décorations et organisons une chasse aux œufs. Il arrive parfois que tout le monde joue au bingo toute la journée entre deux traitements de patients ».

Le personnel infirmier joue à un jeu très particulier durant la Semaine des soins infirmiers.

« Nous jouons à ‘Où s’est cachée Florence Nightingale’, explique-t-elle. Il faut trouver une photo imprimée de Florence cachée quelque part dans l’Unité. C’est un jeu très drôle ».

Cet enthousiasme réciproque se traduit par un enthousiasme envers d’autres aspects de leur travail.

« De nombreux infirmiers et infirmières veulent participer à des projets d’amélioration de la qualité pour améliorer leur situation et celles des patients de l’Unité, précise Natalie. C’est un cycle de rétroaction très positive. Le personnel infirmier se sent motivé d’offrir d’excellents soins aux patients, et les patients sont très reconnaissants des soins qu’ils reçoivent, ce qui motive les infimières et les infirmiers à continuer à le faire ».

Merci à tout le personnel infirmier de l’Hôpital d’Ottawa, et bonne Semaine des soins infirmiers !

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