

Vous sentez-vous instable sur vos pieds? Qu’en est-il de vos parents ou de votre entourage? Même les adultes en forme qui sont autonomes peuvent courir davantage de risques de faire une chute parce que la pandémie de COVID-19 et les directives des autorités de santé publique ont involontairement diminué l’activité globale chez bien des gens.
Les données de L’Hôpital d’Ottawa montrent que même si moins d’aînés ont eu recours à l’Urgence comparativement aux années préalables à la pandémie, plus d’aînés s’y sont présentés en raison d’une chute.
La cause est probablement une diminution des activités. Par exemple, par mesure préventive, des aînés ont opté pour le ramassage en bordure de magasin ou la livraison à domicile au lieu de se déplacer pour aller magasiner ou à l’épicerie. Beaucoup d’activités physiques et sociales ont été annulées. Chez un aîné plus particulièrement, la diminution de l’activité affaiblit les muscles et l’équilibre, ce qui peut accroître les risques de chutes.
Il est attendu que davantage d’aînés viennent à l’Urgence en raison d’une chute en 2022. À mesure que les autorités de santé publique lèvent les restrictions, les aînés confinés depuis 18 mois reprennent leurs activités habituelles, pendant lesquelles ils seront plus disposés à subir une chute.

Quelques faits sur les aînés et les chutes
- Un tiers des adultes de 65 ans et plus et la moitié des adultes de 80 ans et plus font au moins une chute par année. [1]
- Un adulte de 65 ans et plus est neuf fois plus susceptible qu’un autre adulte de se blesser s’il fait une chute. [2]
- La cause d’environ 40 % des admissions aux foyers de soins de longue durée est une chute. [3]
- 95 % de toutes les fractures de la hanche sont causées par une chute. [4] Dans environ 20 % de ces cas, la personne en décède.
- Plus d’un aîné sur trois qui est hospitalisé en raison d’une chute ira vivre dans un foyer de soins de longue durée par la suite. [5]
Vous vous interrogez sur votre risque de chute? Évaluez-le à l’aide de la liste de vérification visant à préserver l’autonomie.
Les chutes ne sont pas une étape normale du vieillissement. En fait, des études montrent que bien des chutes sont évitables.
Si vous êtes un aîné ou prenez soin d’un aîné, voici des conseils de prévention des chutes.
Conseils pour prévenir les chutes
Faites de l’exercice, encore et encore!
Demeurer actif est l’une des meilleures façons de prévenir les chutes parce que la pratique régulière d’activités physiques et d’exercices améliore l’équilibre et augmente la force musculaire.

Santé Canada recommande de faire 150 minutes d’activité modérée ou vigoureuse chaque semaine et de faire des activités qui favorisent la force et l’équilibre au moins deux fois par semaine. Si vous n’avez pas été actif depuis un certain temps, recommencez progressivement. Consultez un professionnel de la santé avant d’entamer un nouveau programme d’exercices pour vérifier qu’il est adapté à votre état de santé.
Renseignez-vous sur vos médicaments
Règle générale, le risque de chute correspond au nombre de médicaments que prend une personne.
Les médicaments peuvent aussi avoir de nouveaux effets sur le corps à mesure qu’il vieillit. Gardez une liste de vos médicaments dans votre portefeuille et à la maison. Il est aussi très important d’utiliser une seule pharmacie pour que le pharmacien puisse connaître tous vos médicaments.
Pensez à examiner tous vos médicaments (y compris ceux en vente libre et les produits de santé naturels) avec votre médecin ou pharmacien. Demandez-leur quel est l’effet de l’alcool ou du cannabis sur vos médicaments. N’hésitez pas à leur confier vos préoccupations au sujet de vos médicaments et de leurs effets secondaires, le cas échéant.
Pourquoi est-il important de se préoccuper des chutes?
Une chute peut causer des blessures graves comme un traumatisme cérébral et une fracture. Elle peut aussi causer de la douleur chronique, rendre les déplacements plus difficiles et réduire l’autonomie. Certaines chutes peuvent entraîner une dépression et même le décès.
Une personne en bonne santé qui fait une chute grave peut devenir fragile et moins active, ce qui peut augmenter son risque de chute.
Vérifiez la sécurité de votre domicile
Cinquante pour cent des chutes ont lieu à la maison. Utilisez une liste de vérification pour repérer les risques de chute comme les petits tapis, les rampes mal fixées, un mauvais éclairage et l’accumulation d’objets au sol.
Si vous n’êtes pas certain d’arriver à faire une tâche seul, n’hésitez pas à demander de l’aide.
Prenez soin de vos yeux et de vos oreilles

La vision change à mesure que nous vieillissons. Il devient alors plus difficile d’évaluer les distances et les hauteurs. Par exemple, il faut évaluer la hauteur des marches et des trottoirs pour les monter et les descendre en toute sécurité.
Soyez prudent si vous portez des lunettes multifocales (p. ex. double foyer ou foyer progressif). Elles peuvent augmenter le risque de chute, car la lentille inférieure est conçue pour la lecture et non pour regarder le sol. En altérant la perception de la hauteur d’une marche, par exemple, elles peuvent provoquer une chute.
Les aînés sont aussi plus sensibles aux éblouissements et ont besoin de plus de lumière pour voir la nuit. En fait, les personnes de 60 ans ont besoin de dix fois plus de lumière pour voir la nuit que les adolescents. Il faut aussi davantage de temps à leurs yeux pour s’adapter à un changement soudain d’éclairage.
La qualité de l’audition peut également influencer le risque de chute. Des recherches montrent que les personnes ayant une perte auditive sont trois fois plus susceptibles de tomber que les autres.
N’oubliez donc pas de faire examiner votre vision et votre audition chaque année et de porter vos lunettes et appareils auditifs, le cas échéant.
Envisagez d’utiliser une aide à la marche
L’utilisation d’une aide à la marche (comme une canne, une marchette ou des bâtons de marche) peut accroître votre stabilité et ainsi vous empêcher de tomber. Elle peut aussi renforcer votre endurance et réduire la douleur dans les articulations.
Devrais-je utiliser une aide à la marche?
Voici des questions pour vous aider à le déterminer.
- Suis-je préoccupé par mon équilibre?
- Ai-je besoin de m’appuyer sur les meubles ou les murs?
- Ai-je de la difficulté à monter sur un trottoir?
- Ai-je de la difficulté à marcher parce que j’ai de la douleur dans les jambes?
Si vous avez répondu oui à une de ces questions, vous pourriez avoir intérêt à utiliser une aide à la marche. Parlez-en à votre médecin.
Portez des chaussures sécuritaires
Des chaussures bien ajustées qui soutiennent le pied sont d’excellents ajouts à votre garde-robe pour accroître votre stabilité. Elles protégeront vos pieds et diminueront l’impact de chaque pas sur les articulations. Privilégiez des chaussures fermées et munies d’un talon bas et d’une semelle antidérapante.

Préparez-vous pour l’hiver
Les surfaces glissantes peuvent augmenter considérablement le risque de chute. Assurez-vous que vos allées, votre entrée et vos escaliers ne sont pas glacés ni enneigés. Mettez des bottes qui ont un talon large, bas et antidérapant avant de sortir. Si vous utilisez une canne, pensez à y ajouter un crampon à glace rétractable. Gardez dans votre poche un petit sac de gravier, de sable ou de litière pour chat que vous pourrez saupoudrer sur les surfaces glacées au besoin.
Consultez le site sur l’évaluation des semelles de l’Institut de recherche Kite pour obtenir une liste de chaussures recommandées et de leur résistance au glissement.
Consultez votre équipe de soins
Informez votre médecin si vous êtes préoccupé par votre équilibre ou votre stabilité à la marche. Il est aussi important de l’aviser s’il y a eu des moments où vous :
- avez eu des étourdissements
- avez eu de la somnolence
- avez perdu conscience, même si ce n’est que pour un court moment
- avez une douleur qui vous empêche d’être actif.
Votre médecin pourra vous aider à dresser un plan pour prévenir les chutes.

Quoi faire en cas de chute
- Ne vous relevez pas immédiatement. Vérifiez si vous êtes blessé avant de vous relever.
- Si vous pensez être capable de vous relever, mettez-vous d’abord sur les genoux et les mains, puis rampez jusqu’à un objet stable (comme un meuble) pour vous y appuyer.
- Si vous ne pensez pas pouvoir vous relever, demandez de l’aide. S’il y a un dispositif d’appel d’urgence ou un téléphone à portée de main, utilisez-le.
- Ne laissez pas la peur de tomber vous empêcher d’être actif. L’inactivité accroît le risque de chute.
Pour en savoir plus sur ce que vous pouvez faire après une chute…
N’oubliez pas que les chutes ne sont pas une étape normale du vieillissement. Si vous remarquez un changement dans votre équilibre, votre force ou votre mobilité, consultez votre équipe de soins. Il est préférable de prendre des mesures pour prévenir une chute que de devoir en gérer les répercussions sur la santé par la suite.
Quelques mots sur la clinique d’évaluation du risque de chute de L’Hôpital d’Ottawa
La Clinique d’évaluation du risque et de traitement des chutes de Champlain située à L’Hôpital d’Ottawa est destinée aux personnes qui courent un risque de faire des chutes. Elle est ouverte le lundi et le jeudi en après-midi et permet d’aider environ 140 patients par année.

Une infirmière de pratique avancée, un physiothérapeute, un gériatre et un pharmacien (au besoin) évaluent chaque patient pendant un rendez-vous d’environ trois heures. Compte tenu de la pandémie de COVID-19, la première partie de l’évaluation est tenue au téléphone ou par vidéo afin de réduire les risques d’exposition.
Un patient peut obtenir une évaluation des multiples facteurs possibles. Chaque professionnel de l’équipe de soins examine les facteurs de risque dans son domaine respectif de compétences et propose des recommandations fondées sur des preuves pour les réduire.
Le gériatre formule un diagnostic et traite tous les problèmes médicaux qui peuvent contribuer au risque de chute. Il peut modifier les médicaments ou prescrire des tests, comme une analyse de sang, une radiographie, une densitométrie osseuse et une tomodensitométrie (TDM). Les professionnels peuvent recommander l’utilisation d’une aide à la marche comme une marchette ou une canne, l’ajout d’un système d’alarme personnel ou le changement des chaussures.
L’équipe dirige le patient vers des ressources qui peuvent l’aider à répondre à ses besoins uniques, par exemple un programme d’exercices dans la collectivité (virtuel ou en personne) et des spécialistes de l’évaluation de la sécurité à domicile. L’équipe assure aussi un suivi téléphonique pour vérifier si le patient suit les recommandations et lui offrir davantage d’aide au besoin. Les professionnels de la Clinique ont tous à cœur de bien accueillir chaque patient et de l’aider à prendre des mesures pour prévenir les chutes et vivre une vie saine.
Une intervention précoce prolonge l’autonomie
Lorsqu’elle intervient dès le début d’une situation problématique, l’équipe est le mieux apte à aider le patient à modifier ses facteurs de risque, ce qui peut réduire le nombre de chutes et de blessures connexes. Éviter les chutes permet aux aînés de rester autonomes plus longtemps, en plus de réduire la probabilité d’avoir besoin de soins d’urgence ou d’hospitalisation en raison d’une chute.
Les médecins de famille peuvent orienter un adulte à risque vers le triage central des Services gériatriques spécialisés pour qu’il obtienne une évaluation à la Clinique ou dans d’autres programmes spécialisés de la région.
[1] Public Health Agency of Canada Seniors Falls in Canada Report 2014.
[2] Scott, V. (2012). Fall Prevention Programming: Designing, Implementing and Evaluation Fall Prevention Programs for Older Adults.
[3] Scott, V. (2012). Fall Prevention Programming: Designing, Implementing and Evaluation Fall Prevention Programs for Older Adults.
[4] Parkkari J, Kannus P, Palvanen M, Natri A, Vainio J, Aho H, Vuori I, Järvinen M. Majority of hip fractures occur as a result of a fall and impact on the greater trochanter of the femur: a prospective controlled hip fracture study with 206 consecutive patients. Calcif Tissue Int, 1999;65:183–7.
[5] Public Health Agency of Canada Seniors Falls in Canada Report 2014.

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