
Megan Ellis, coordonnatrice des services aux patients autochtones, anime l’exercice des couvertures de KAIROS auprès de membres du personnel de L’Hôpital d’Ottawa. Elle porte sa ceinture rouge pour afficher ses origines métis.
Certains versent des larmes. D’autres sont bouleversés, mais marqués d’espoir. Les employés peuvent aussi éprouver colère, culpabilité et honte après avoir fait l’exercice des couvertures de KAIROS.
Cette présentation interactive, conçue par KAIROS, un groupe œcuménique de promotion de la justice sociale, raconte 500 ans de l’histoire canadienne sous la perspective des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Au début, les participants se placent debout sur de grandes couvertures qui représentent toutes les terres contrôlées par les Autochtones au moment de l’arrivée des colons à ce que l’on appelle maintenant le Canada. À la fin de l’exercice, comme représentation de la situation actuelle, ils se tiennent seulement sur de petites couvertures repliées qui symbolisent la dépossession des terres et tout ce que les Autochtones ont perdu.
Pendant l’exercice, on demande aussi aux participants de débarquer des couvertures pour représenter les enfants adoptés lors de la rafle des années soixante, les enfants décédés dans les pensionnats, les personnes décédées de la variole, et ainsi de suite.
Il y a ensuite une discussion en groupe. Bien des participants sont étonnés de n’avoir jamais appris cette histoire à l’école et qu’elle ne soit toujours pas enseignée à nos enfants. Beaucoup ne savaient pas, par exemple, qu’on a abattu des chiens de traineaux pour que les Inuits ne puissent plus pratiquer la chasse traditionnelle. Ni que des couvertures contaminées délibérément par le virus de la variole ont été remises à des Autochtones. Ni que des expériences de nutrition ont été faites sur des enfants dans les pensionnats.


Des membres du personnel se tiennent debout sur des couvertures qui représentent toutes les terres contrôlées par les Autochtones. Ils en possédaient beaucoup au moment de l’arrivée des colons à ce que l’on appelle maintenant le Canada. Aujourd’hui, ils n’en possèdent que de petites parcelles isolées.
« Cela fait partie de l’histoire des Canadiens et nous devons la porter en nous », affirme Megan Ellis, coordonnatrice des services aux patients autochtones, qui anime l’exercice. « Nous devons tous reconnaître le passé et aller de l’avant d’une façon positive. »
« L’exercice ne vise pas à culpabiliser les gens, mais plutôt à les amener à mieux comprendre les Autochtones, d’où ils viennent et les épreuves qu’ils ont traversées. Cela nous aide à leur offrir des soins adaptés sur le plan culturel », explique Gwen Barton, gestionnaire de l’Expérience du patient au sein du Programme de cancérologie.
Mme Ellis, Mme Barton, la Dre Treena Greene, responsable du Programme de lutte contre le cancer chez les peuples autochtones, ainsi que Carolyn Roberts, intervenante pivot auprès des patients autochtones, offrent de présenter l’exercice des couvertures de KAIROS à des groupes d’employés, de médecins et de bénévoles pour les sensibiliser davantage aux traumatismes des patients autochtones. Jusqu’à présent, environ 90 personnes y ont participé. Elles les encouragent à intégrer les connaissances ainsi acquises à leurs pratiques de soins.
« Si vous traitez un patient autochtone de 50 ans ou plus, il est probable qu’il ait vécu dans un pensionnat, précise Mme Roberts. Il y a des raisons pour lesquelles chaque personne se comporte comme elle le fait. »

Pendant l’exercice des couvertures de KAIROS, on demande à des employés de débarquer des couvertures pour représenter, par exemple, les enfants décédés dans les pensionnats.
Lucie Zabchuk, coordonnatrice des Ressources bénévoles au Campus Civic, a participé à l’exercice en mai. « J’avais les larmes aux yeux », confie celle dont le rôle a été de représenter les enfants décédés dans les pensionnats. « Je pense que tout le monde devrait vivre cette expérience. Nous ne pouvons pas oublier notre histoire, mais en la connaissant, j’espère que nous pourrons améliorer les choses. »
« Plusieurs de mes employés ont exprimé que l’exercice a changé leur vie», affirme Julie Renaud, gestionnaire à la Radiothérapie.
Parmi les grandes questions suscitées : « Quels changements pouvons-nous faire ici? » et « Quelles sont les prochaines étapes? ».
Le personnel du Programme de cancérologie apporte d’importantes améliorations aux soins donnés aux patients autochtones à L’Hôpital d’Ottawa. Des Inuits du Nunavut, par exemple, viennent ici pour recevoir des traitements contre le cancer, mais ont de la difficulté à obtenir des soins palliatifs chez eux par la suite. Mme Roberts est intervenue bien souvent pour permettre à des patients de vivre leurs derniers jours chez eux entourés de leur famille élargie.
Si vous souhaitez faire participer votre équipe à l’exercice de KAIROS ou obtenir plus de renseignements, écrivez à Megan Ellis.

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