
Les cerveaux humains se ressemblent, mais ne sont pas identiques. L’emplacement exact des zones liées à des fonctions spécifiques comme la parole, la compréhension du langage et même la motricité fine, comme la capacité de remuer les doigts, diffère légèrement d’une personne à l’autre. De petits courants électriques passant par des électrodes sur le cerveau permettent de tracer la « carte » du cerveau afin que le neurochirurgien puisse éviter les zones en question.
Être bien éveillé tandis qu’un neurochirurgien place de petites électrodes directement sur votre cerveau, cela ressemble à de la science-fiction. Mais à L’Hôpital d’Ottawa, la chirurgie éveillée, ou craniotomie éveillée, est bien établie et sauve des vies. Le Dr Safraz Mohammed, neurochirurgien à L’Hôpital d’Ottawa, répond à vos questions sur ce type de chirurgie.
Qu’est-ce que la chirurgie éveillée?
La chirurgie éveillée, aussi appelée craniotomie éveillée, est une intervention sur le cerveau d’un patient qui est conscient et bien éveillé.
Quels patients ont besoin d’une chirurgie éveillée?
La chirurgie éveillée sert à traiter des patients qui ont certains types de tumeurs ou lésions au cerveau pouvant provoquer des crises épileptiques. Nous pratiquons de 50 à 60 de ces chirurgies par année à L’Hôpital d’Ottawa, la plupart, dans le but de retirer une tumeur près des zones du cerveau liées à la parole ou au mouvement. Il s’agit des « zones éloquentes » du cerveau.
Y a-t-il de la douleur?
Au début de la chirurgie, un anesthésiologiste spécialisé en neurologie administre au patient des médicaments qui lui donnent de la somnolence. Puis, il administre une anesthésie locale pour que l’ouverture du cuir chevelu et du crâne se fasse relativement sans douleur. Une fois le cerveau exposé, on réveille le patient.
Pour chaque patient, l’idée d’une chirurgie éveillée fait peur. L’excellente équipe de chirurgiens, de neuro-anesthésiologistes, d’infirmières et d’autres travailleurs de la santé à L’Hôpital d’Ottawa offrent des soins empreints de compassion pour faciliter le plus possible l’expérience du patient.
Quelle est l’expérience du patient pendant une chirurgie éveillée?
Une fois le patient éveillé, nous traçons une « carte » du cerveau. Les cerveaux n’étant pas identiques, il est important de connaître pour chaque patient l’emplacement exact de fonctions comme le langage et le mouvement de différentes parties du corps.

Normalement, je demande au patient de compter à rebours à partir de 20 ou de regarder une image d’un objet simple et de nommer l’objet. Tandis qu’il s’exécute, je place soigneusement une électrode à un endroit précis sur le cerveau. Puis, nous faisons passer un petit courant électrique dans l’électrode pendant une ou deux secondes. Le courant empêche cette partie du cerveau de fonctionner pendant ces quelques secondes.
Pendant que je place l’électrode sur différentes zones du cerveau, j’observe le patient attentivement. S’il cesse soudainement de parler, j’en déduis que l’endroit où se trouve l’électrode correspond à une partie du cerveau nécessaire au langage.
Puis, je fais d’autres essais pour confirmer ma déduction. Je sais alors que je dois éviter cette zone au moment de retirer la tumeur du cerveau. Vous pouvez en apprendre davantage sur la configuration des centres du langage dans le cerveau en lisant l’histoire de Ron Wulf, un linguiste qui a subi une chirurgie éveillée pour se faire enlever une tumeur au cerveau.
Je demande au patient de lever la main et de remuer les doigts, me servant toujours de l’électrode pour déterminer quelle partie du cerveau contrôle ce mouvement. Lorsque le patient cesse de remuer les doigts ou lorsque sa main retombe sur le lit, je peux repérer le centre moteur du cerveau qui contrôle le mouvement de la main. Je fais de même pour le mouvement de la jambe.
Ainsi, je peux tracer en temps réel une carte de certaines des fonctions du cerveau. Sachant quelles zones sont importantes pour la parole et le mouvement, je tâche de les éviter pendant que j’enlève la tumeur, intégralement ou presque.
Après la chirurgie, quand le patient quitte-t-il l’hôpital?
Plus de la moitié de mes patients rentrent chez eux le lendemain de la chirurgie. Certains doivent rester à l’hôpital un ou deux jours de plus, en observation. J’ai bon espoir que nous disposerons un jour de ressources nous permettant de donner au patient son congé le jour même de la chirurgie. Ainsi, un patient peut se faire enlever une tumeur au cerveau le matin et prendre un thé l’après-midi dans le confort de son foyer.

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