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Un nouvel outil cerne les patients atteints de MPOC qui sont à risque

Dr. Ian StiellLe 18 février 2014 — Une nouvelle règle de prise de décisions conçue à Ottawa pour évaluer les patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) aidera les urgentologues à déterminer lesquels de ces patients risquent d’avoir des complications graves et même mortelles. L’outil, appelé «Ottawa COPD Risk Scale » fait l’objet d’un article dans le dernier numéro du Canadian Medical Association Journal (CMAJ).

« Nous espérons que cette échelle d’évaluation des risques, une fois entièrement validée, sera largement utilisée dans les urgences pour déterminer quels patients doivent être admis et lesquels peuvent retourner chez eux en toute sécurité », explique le Dr Ian Stiell, urgentologue à L’Hôpital d’Ottawa, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et chef du Département de médecine d’urgence à l’Université d’Ottawa. Le Dr Stiell est déjà réputé mondialement pour avoir formulé d’autres règles de prise de décision extrêmement utiles, dont la règle d’Ottawa pour la cheville et la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale.

La MPOC, habituellement causée par le tabagisme, est l’une des principales causes d’hospitalisation chez les aînés. Plus d’un tiers des personnes hospitalisées à cause de la MPOC retournent à l’urgence moins de 30 jours après leur mise en congé.

Déterminer qui hospitaliser présente un défi pour les urgentologues, qui jusqu’à maintenant, disposaient de peu de données probantes sur les facteurs de risque d’un événement indésirable chez cette population de patients. Parmi les événements indésirables graves en cause, on compte le décès moins de 30 jours après une visite à l’urgence, le besoin d’intubation ou de ventilation artificielle et la crise cardiaque.

Les chercheurs ont étudié les données de 945 patients âgés de 50 ans et plus dans six centres hospitaliers universitaires canadiens (Ottawa, Toronto, Kingston, Montréal, Québec et Edmonton) pour cerner les caractéristiques associées aux événements indésirables à court terme. Ils ont aussi analysé 20 prédicteurs de risque avant de créer une échelle d’évaluation à 10 points qui tient compte des antécédents du patient et des analyses et examens réalisés pendant sa visite.

Les facteurs de risque sont simples à déterminer et permettent aux médecins de faire une estimation quantitative du risque qu’un patient atteint de MPOC subisse un événement indésirable, et ce, sans réaliser d’examens diagnostiques dispendieux.

« Nous avons découvert que le risque de subir un événement indésirable grave varie entre 2,2 % pour une note de 0, et 91,4 % pour une note de 10 », poursuit le Dr Stiell, qui détient aussi une chaire de recherche en santé de l’Université d’Ottawa.

Les chercheurs ont aussi constaté que les urgences au Canada renvoyaient chez eux 62 % des patients atteints de MPOC, contre seulement 20 % aux États-Unis. Cette différence serait due en partie au manque de lits et aux pressions exercées sur les médecins pour n’admettre un patient seulement si nécessaire.

« Nous sommes préoccupés par le nombre d’événements indésirables graves subis par les patients atteints de MPOC », ont écrit le Dr Stiell et ses coauteurs. « Les médecins peuvent grandement améliorer la sécurité des patients en repérant les caractéristiques qui signalent que l’état de santé du patient risque de se détériorer et qu’il doit donc être hospitalisé. »

Ils suggèrent aussi d’utiliser la nouvelle échelle pour déceler les patients qui devraient faire l’objet d’un suivi précoce de la MPOC après leur départ de l’hôpital.

« Une fois validé, cet outil aura des retombées positives à la fois pour les patients et les systèmes de santé, car il permettra de réduire le nombre de séjours inutiles à l’hôpital en plus de cibler les personnes qui ont besoin d’un suivi préventif », concluent-ils.

L’échelle a été mise au point par des chercheurs de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, de l’Université d’Ottawa (Ontario), de l’Université de Toronto (Ontario), de l’Université Queen’s (Kingston, Ontario), de l’Université de Calgary (Alberta) et de l’Université de l’Alberta (Edmonton, Alberta).

Les coauteurs de l’étude, intitulée « Clinical characteristics associated with increased risk of adverse events in patients presenting to the emergency department with exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease: a prospective cohort study » sont Ian G. Stiell, Catherine M. Clement, Shawn D. Aaron, Brian H. Rowe, Jeffrey J. Perry, Robert J. Brison, Lisa A. Calder, Eddy Lang, Bjug Borgundvaag, Alan J. Forster et George A. Wells.

L’étude était financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, l’Université d’Ottawa (chaire de recherche en santé et chaire de recherche clinique), le gouvernement du Canada (chaire de recherche du Canada) et La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

Vidéo (en anglais)

Why did you create the Ottawa COPD Risk Scale? (1:09)
How does a physician use the Ottawa COPD Risk Scale? (0:42)

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de médecine et des sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies.

Renseignements
Paddy Moore
Communications et relations publiques
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