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Combattre la tuberculose dans le Nord canadien grâce à une démarche communautaire

Alvarez Anglican Parish Hall Community FeastLe 17 juillet 2014 – Si le taux de tuberculose demeure en général faible au Canada, il continue de représenter une préoccupation importante pour la santé publique dans le Nord. En collaboration avec des partenaires communautaires, des chercheurs de l’Hôpital d’Ottawa ont trouvé un nouveau moyen d’améliorer le dépistage de cette maladie respiratoire persistante, et parfois mortelle, dans le Nord canadien. Ils ont publié aujourd’hui leurs constatations sur le site Web PLOS ONE.

De concert avec le gouvernement du Nunavut et l’organisme Nunavut Tunngavik Inc., le Dr Gonzalo Alvarez, pneumologue, a mené une étude intitulée Taima tuberculose qui vise à s’attaquer au problème de la tuberculose à Iqaluit, au Nunavut. Le mot « taima » signifie « arrêter » en inuktitut. Son équipe a mis au point une méthode ciblée de dépistage de la tuberculose et l’utilise de concert avec une campagne de sensibilisation publique fondée sur la culture inuite à laquelle la communauté participe à chaque étape.

Au cours de la campagne de sensibilisation qui a eu lieu de janvier 2011 à septembre 2013, le nombre de personnes ayant fait l’objet d’un dépistage et ayant été traitées pour la tuberculose a augmenté. La tuberculose est une maladie infectieuse qui attaque les poumons et qui peut entraîner la mort si elle n’est pas traitée. Au nombre des symptômes de la tuberculose, mentionnons l’essoufflement, la toux, la fièvre et les sueurs nocturnes. Il s’agit aussi d’une maladie que l’on peut guérir au moyen du traitement adéquat.

« Cette étude révèle l’efficacité de mener une solide campagne reposant sur la sensibilisation, le dépistage et le traitement au sein des secteurs de la communauté les plus touchés par la maladie », déclare le Dr Alvarez, qui traite régulièrement les personnes atteintes de tuberculose dans les communautés isolées de l’Arctique. « Un des éléments essentiels de ce projet consistait à obtenir la participation de la communauté. Nous n’aurions jamais réussi à réaliser ces progrès sans cette collaboration. »

Alvarez Taima TB FeastLe projet Taima tuberculose, qui repose sur les traditions inuites de partage de l’information, a compris des rassemblements communautaires, des émissions de radio et un concours a href=”http://www.youtube.com/user/TaimaTB/videos” target=”_blank”>vidéo. De plus, des membres de la communauté, désignés les champions de la tuberculose, se sont rendus dans plus de 600 demeures pour mener des tests de dépistage et traiter l’infection tuberculeuse latente (une forme inactive de la maladie). Cette mesure a été prise parce que les membres de la communauté préfèrent recevoir de l’information d’autres Inuits plutôt que des professionnels de la santé.

« Nous avons mis au point une nouvelle façon de cibler nos efforts en déterminant les secteurs d’Iqaluit où les cas de tuberculose sont les plus susceptibles de se produire et de se multiplier », souligne le Dr Alvarez, chercheur à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé de médecine à l’Université d’Ottawa. « Il s’agissait d’un moyen efficace d’améliorer les taux de dépistage et de traitement de la tuberculose. »

Environ une personne sur cinq ayant fait l’objet de cette méthode ciblée de dépistage avait une infection tuberculeuse latente, une forme de la maladie pouvant rester inactive et ne présenter aucun symptôme avant de se transformer en tuberculose active. De plus, la méthode utilisée pendant l’étude pour cerner les secteurs à risque élevé a permis de prédire correctement le lieu de résidence de 82 % des cas de tuberculose active qui se sont produits pendant la période visée par l’étude. Le nombre de patients traités avec succès pour une infection tuberculeuse latente pendant l’étude a augmenté de 33 %.

Le Nunavut est le seul endroit au pays où le taux de tuberculose augmente. Aussi récemment que 2010, plus de cent Inuits du Nunavut étaient infectés par la tuberculose, soit un taux d’infection 62 fois plus élevé que la moyenne canadienne. Ces taux élevés de tuberculose ont incité le gouvernement du Canada à investir 805 000 $ dans l’étude Taima tuberculose du Dr Alvarez par l’entremise du Cadre de travail national sur la santé pulmonaire de l’Agence de la santé publique du Canada. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont ensuite accordé des fonds au Dr Alvarez afin qu’il mène d’autres études sur la tuberculose dans le Nord canadien.

Pendant la campagne de sensibilisation communautaire, le nombre de personnes à Iqaluit ayant décidé de se rendre à la clinique de santé publique pour faire l’objet d’un dépistage a doublé, passant ainsi d’environ 25 à 50 personnes en moyenne par mois. Toutefois, le Dr Alvarez a constaté que le nombre d’habitants d’Iqaluit demandant de subir le test pour la tuberculose est retombé une fois l’étape de la sensibilisation communautaire du projet terminée, prouvant ainsi le besoin de mener une campagne publique en tout temps.

En 2012, 4,8 nouveaux cas de tuberculose étaient déclarés pour chaque tranche de 100 000 personnes au Canada, ce qui représente une légère augmentation par rapport aux années précédentes. Toutefois, au sein de la population autochtone du Canada, le nombre de nouveaux cas de tuberculose déclarés en 2012 était six fois plus élevé, soit 29,2 cas pour chaque tranche de 100 000 personnes. Au Nunavut, la propagation de la tuberculose demeure extrêmement élevée, puisque 234 nouveaux cas pour chaque tranche de 100 000 personnes ont été déclarés en 2012.

Plus tôt cette année, Ottawa et l’Organisation mondiale de la santé ont présenté de nouvelles stratégies pour combattre la tuberculose.

L’article intégral, « TAIMA (Stop) TB : The impact of a multifaceted TB awareness and door-to-door campaign in residential areas of high risk for TB in Iqaluit, Nunavut », a été publié par PLOS ONE aujourd’hui.

Citations des partenaires

« Le gouvernement du Canada est fermement engagé à contribuer à la réduction du taux de tuberculose au Canada et il appuie le développement d’interventions et de recherches efficaces en santé publique. Les travaux novateurs et stratégiques de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et du Dr Alvarez sont un exemple éloquent des solutions concrètes qui émergent dans la lutte contre la tuberculose lorsque nous travaillons en étroite collaboration avec les provinces et les territoires tout en encourageant la participation active des collectivités les plus à risque. »
– L’honorable Rona Ambrose, ministre de la Santé

« Notre gouvernement sait que la tuberculose est une réelle préoccupation dans le Nord, et au Nunavut en particulier. Je préconise la prise de mesures pour combattre la tuberculose, et appuie notamment le projet Taima tuberculose, depuis très longtemps. Ces constatations représentent une nouvelle avancée dans les recherches entreprises pour combattre cette maladie mortelle, mais curable. Pour le compte du gouvernement, je tiens à remercier le Dr Gonzalo Alvarez et son équipe des travaux importants qu’ils accomplissent sur la tuberculose dans le Nord canadien. »
– Leona Aglukkaq, députée pour le Nunavut

« Les partenariats établis afin de travailler ensemble pour mettre fin à la propagation de la tuberculose représentent l’un des plus importants résultats du projet de recherche Taima tuberculose. Ils constitueront un atout inestimable de notre programme territorial de contrôle de la tuberculose à multiples composantes lorsque nous poursuivrons nos travaux avec les communautés pour enrayer la tuberculose. »
– Monica Ell, ministre de la Santé, Nunavut

« Taima tuberculose a véritablement été un projet de recherche participative mettant l’accent sur un enjeu prioritaire pour les Inuits, ce qui le rend pertinent à maints égards. Il a permis d’accroître de façon importante notre compréhension des éléments requis pour mettre en place des interventions efficaces et judicieuses en matière de santé publique. »
– Cathy Towtongie, présidente de NTI

Ressources

Page Taima tuberculose sur le site Web de Nunavut Tunngavik Inc.
Chaîne Taima tuberculose sur YouTube

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa

L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) est l’établissement de recherche de l’Hôpital d’Ottawa. Affilié à l’Université d’Ottawa, il entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. Regroupant plus de 1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien, l’IRHO se consacre à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Les travaux de recherche menés à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa sont appuyés financièrement par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

Au sujet de L’Université d’Ottawa

L’Université d’Ottawa soutient activement la recherche de pointe et favorise le développement des connaissances basé sur une approche interdisciplinaire. Son engagement envers l’excellence attire les chercheurs les plus prometteurs du Canada et du monde entier.

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