
« L’idée n’est pas de remettre en question l’opinion du médecin », affirme Brian Cullen, en réfléchissant à son expérience de l’outil. « Il s’agit plutôt de s’informer afin de prendre des décisions éclairées. »
Nouvellement retraité en 2014, Brian Cullen reçoit des résultats préoccupants après son examen annuel. Comme son père est mort du cancer de la prostate à 61 ans, M. Cullen, 56 ans, et son médecin étaient attentifs aux signes précurseurs.
Les analyses de sang et les tests de dépistage ont mené à une biopsie. En moins d’un mois, M. Cullen devait déjà choisir entre une chirurgie ou une radiothérapie pour traiter son cancer de la prostate. Il a rapidement appris que bien des choses avaient changé depuis le diagnostic de son père.
« Mon père n’a jamais parlé de son cancer. Il avait tellement peur de la maladie, il aurait fait tout ce qu’on lui aurait dit de faire », confie M. Cullen.
Maintenant à L’Hôpital d’Ottawa, on encourage les patients atteints du cancer de la prostate à utiliser un outil qui les aide à comprendre leur maladie et à réfléchir aux options de traitement, comme la radiothérapie, la chirurgie et l’attente sous surveillance.
Cet outil, en ligne ou en version papier, comprend une série de questions objectives. En y répondant, le patient en apprend davantage sur les risques et les avantages de chaque option de traitement.
« L’outil d’aide à la décision a vraiment clarifié les avantages et les inconvénients, en plus de confirmer au personnel que j’avais assez d’information pour prendre une décision éclairée, affirme M. Cullen. Le choix du traitement est une décision personnelle, car une personne peut être prête à accepter certains effets secondaires considérés inacceptables pour d’autres. Tout le processus était nouveau pour moi, mais l’outil m’a aidé à me familiariser avec les faits. »
Dawn Stacey, scientifique et infirmière à l’Hôpital et à l’Université d’Ottawa, conçoit et met en œuvre, à l’échelle nationale et internationale, des outils d’aide à la décision depuis plus de 15 ans.
« Beaucoup de patients sont indécis et ne savent pas comment évaluer leurs options, explique Dawn. Ces outils sont objectifs et les aident à comprendre les options, les risques et les effets secondaires. Ils peuvent aussi les aider à réfléchir aux résultats les plus importants et aux effets secondaires qu’ils souhaitent éviter. »
Down dirige le groupe de recherche sur les outils d’aide à la décision, chef de file dans ce domaine de recherche qui célèbre son 20e anniversaire. Depuis son fondement en 1995 par la Dre Annette O’Connor, le groupe a dirigé l’élaboration d’environ 50 outils d’aide à la décision concernant notamment l’arthrite, le diabète, divers cancers et des maladies cardiaques. Le groupe a aussi dirigé d’autres équipes à l’étranger pour établir les normes d’environ 300 outils semblables.
Il reste toujours beaucoup de travail à faire, surtout pour encourager médecins et patients à utiliser ces outils, mais les patients comme M. Cullen aident à passer le mot!

Appuyez les soins aux patients et la recherche à L'Hôpital d'Ottawa
Dites-nous ce que vous avez pensé de cet article!