
Selon une étude, un tiers des adultes ayant récemment reçu un diagnostic d’asthme n’ont pas cette maladie. Becky Hollingsworth est parmi les 613 Canadiens qui y ont participé.
Le hasard a fait que Becky Hollingsworth puisse participer à une étude montrant qu’elle n’a pas, en réalité, d’asthme.
« C’est par hasard que j’ai été choisie, dit-elle. Je suis une ancienne infirmière et je crois fermement aux essais cliniques. »
Il y a deux ans et demi, l’infirmière en santé communautaire à la retraite attrape un microbe qui provoque une pneumonie. Après l’infection, elle avait encore du mal à respirer. Son médecin de famille pose alors un diagnostic d’asthme et lui prescrit des médicaments oraux et des inhalateurs.
Mme Hollingsworth n’était toutefois pas convaincue qu’elle faisait de l’asthme, et l’étude, qui s’est échelonnée sur une année, a confirmé ses doutes. Ses symptômes étaient probablement attribuables à un trouble respiratoire temporaire découlant de sa pneumonie.
« J’étais ravie de pouvoir confirmer que je n’avais pas d’asthme », dit Mme Hollingsworth, 72 ans. « Même si le mauvais diagnostic est posé, il faut vivre avec les conséquences d’une maladie chronique. Il faut prendre des médicaments, et si on veut voyager, les assurances peuvent coûter plus cher. »
Pourquoi ce diagnostic erroné? Probablement parce que son médecin ne lui a pas fait passer de spirométrie, un test respiratoire nécessaire pour confirmer le diagnostic d’asthme.
« Un médecin ne poserait pas un diagnostic de diabète sans vérifier la glycémie du patient, ni de fracture sans faire passer de radiographie », dit le Dr Shawn Aaron, auteur principal de l’étude, scientifique principal et pneumologue à L’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa. « Mais beaucoup de médecins ne font pas passer de test de spirométrie, qui permet incontestablement de diagnostiquer l’asthme. »
L’étude, qui a fait les manchettes dans le monde entier, a révélé que dans près de la moitié des cas, les médecins ne faisaient pas passer ce test. Elle a aussi permis de constater qu’un tiers des adultes ayant récemment reçu un diagnostic d’asthme n’ont pas cette maladie.
Le Dr Aaron conseille à toute personne qui croit avoir reçu un diagnostic erroné d’asthme de demander à son médecin de lui faire passer une spirométrie.
« L’asthme peut être mortel, alors il est important de ne pas cesser de prendre ses médicaments sans en parler d’abord à un médecin », précise-t-il.
Mme Hollingsworth n’en veut pas au médecin qui a posé son diagnostic d’asthme.
« Aucun médecin ne veut faire une erreur de diagnostic. C’est donc une belle occasion de sensibiliser les généralistes à l’usage de la spirométrie. »

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