
La passion de la stagiaire postdoctorale Zhaohong (Tina) Qin, Ph.D., pour la recherche en santé mentale lui a permis de découvrir que les voies cérébrales associées à l’anxiété et à l’obésité sont reliées, ce qui pourrait mener à de nouveaux traitements.
Il y a des jours où Zhaohong (Tina) Qin doit se rappeler de quitter le laboratoire pour rentrer chez elle. L’observation de neurones qui s’enflamment l’absorbe tellement qu’elle en perd la notion du temps.
« On applique le médicament et on voit le changement tout de suite, affirme la stagiaire postdoctorale à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa. J’adore ça. Rien ne me donne autant de vie. »
À son arrivée de Chine il y a 11 ans, Tina Qin était déjà une chercheuse chevronnée. Elle y travaillait dans le secteur pharmaceutique, où elle découvrait de nouveaux médicaments et trouvait différentes façons de diagnostiquer des maladies.
« Je m’intéressais d’abord et avant tout à la recherche en santé mentale, dit-elle. Un de mes meilleurs amis s’est suicidé, alors je veux mettre mes compétences à profit pour traiter ces troubles difficiles qui touchent tant de gens. »
Pendant qu’elle faisait son doctorat au laboratoire de Hsiao-Huei Chen, Ph.D., Mme Qin a fait une découverte surprenante. Elle s’est aperçue qu’un médicament appelé trodusquémine, qui sert à gérer le poids, pouvait aussi réduire l’anxiété chez les souris. Ainsi, les voies cérébrales associées à l’anxiété et à l’obésité seraient reliées.
Elle voulait immédiatement savoir pourquoi. De nombreux tests et expériences plus tard, elle a découvert la réponse : c’est l’enzyme PTP1B qui est responsable. Lorsqu’elle est suractivée, cette enzyme favorise l’obésité et l’anxiété. La trodusquémine aide le cerveau à se réparer en ramenant les niveaux de PTP1B à la normale.
« Nous avons bon espoir que cette découverte passera du laboratoire à la clinique et que ce médicament pourra servir à combattre deux maladies à la fois », dit Mme Qin.
Mais la chercheuse ne s’arrête pas là. Elle cherche maintenant à déterminer si le médicament en question peut aussi traiter d’autres troubles de santé mentale associés à une PTB1B trop active, comme la maladie d’Alzheimer et la schizophrénie.
Cette chercheuse, louée par ses collègues pour sa force, sa motivation, son autonomie et sa détermination, a publié 12 articles de recherche, dont un bon nombre dans des revues prestigieuses comme Neuron et le Journal of Neuroscience. Elle a certes connu du succès jusqu’ici, mais elle est la première à avouer qu’une carrière en neurosciences n’a rien de facile.
« Je deviens frustrée quand une expérience échoue, mais je refuse d’abandonner, affirme-t-elle. Si je veux que mes travaux aident des gens, les résultats doivent être applicables en dehors du laboratoire. »
Mme Qin a été désignée meilleure chercheuse stagiaire de l’année à l’Hôpital. Elle recevra le prix Worton du chercheur en formation lors du Gala de L’Hôpital d’Ottawa le 5 novembre.

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