Une équipe de l’Hôpital a redirigé des nerfs dans le bras de Timothy Raglin pour qu’il puisse bouger de nouveau les doigts.
Timothy Raglin, un patient quadriplégique, pourrait bientôt bouger ses doigts pour la première fois en sept ans après le premier transfert de nerfs effectué au Canada par une équipe de chirurgiens de L’Hôpital d’Ottawa.
En plongeant du quai du chalet familial, M. Raglin s’est brisé la colonne vertébrale il y a plus de sept ans, le rendant quadriplégique. Cependant, il était encore capable de bouger un peu les bras et les poignets, ce qui lui a permis d’être admissible à la chirurgie. Il ne peut pas contrôler les nerfs de ses doigts, mais ils sont vivants et les muscles sont sains, explique la Dre Kirsty Boyd qui l’a opéré
« Ils sont juste là, affirme-t-elle. Si nous pouvons les rebrancher, ils seront fonctionnels. »
Accompagné de la Dre Kirsty Boyd, Timothy Raglin montre les capacités de son bras avant la chirurgie de transfert de nerfs.
La chirurgie a été effectuée pour la première fois par la Dre Susan Mackinnon, venue en avion à Ottawa à ses propres frais avec sa collègue la Dre Ida Fox, pour guider l’équipe chirurgicale de l’Hôpital. Cette chirurgienne canadienne a elle-même effectué l’opération seulement quelques fois.
La Dre Boyd a collaboré avec le Dr Gerald Wolff, physiatre à l’Hôpital, pour planifier la chirurgie et sélectionner M. Raglin comme candidat. Ils planifient effectuer de la recherche sur la sélection de patients et les résultats de la chirurgie, en collaboration avec l’Université Washington de Saint-Louis.
Durant la chirurgie, l’équipe a raccordé le nerf qui contrôle la capacité de pincer le pouce et l’index, déconnecté du cerveau depuis l’accident, à un nerf donneur d’un muscle qui permet de plier le bras. Une procédure similaire a permis de reconnecter un autre nerf donneur au nerf qui permettrait d’ouvrir la main.
Les nerfs mourront au-delà de l’endroit où ils ont été sectionnés et recousus, explique la Dre Boyd, mais les tubes qui les contenaient resteront. Ils devraient donc repousser dans cette voie et rejoindre les muscles. La repousse se produit au rythme d’environ un pouce par mois. Cela pourrait toutefois prendre un an pour voir des résultats.
L’attente ne dérange pas M. Raglin, qui est enchanté d’avoir reçu la chirurgie. Pour lui, toute amélioration signifie plus d’autonomie.
« Je n’ai pas beaucoup d’attentes. Si mon gain se résume à un simple pincement pour prendre des raisins ou des croustilles et pouvoir manger seul, j’en serais heureux, souligne-t-il. Au moins, je gagnerais quelque chose. »

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