
Denis Raymond, un homme de 28 ans, porte un appareil expérimental qui expose son cerveau à des champs magnétiques de faible intensité afin de prévenir une nouvelle tumeur.
Avec les électrodes fixées à sa tête et un bloc-piles sur le dos, Denis Raymond se fait poser bien des questions. On lui demande s’il s’agit d’un nouveau jeu vidéo, d’un téléphone ou d’une chaîne stéréo. D’autres le traitent d’homme bionique ou de robot.
La réalité est encore plus intéressante. Depuis septembre 2013, Raymond porte un appareil expérimental qui expose son cerveau à des champs magnétiques de faible intensité afin de prévenir la formation d’une nouvelle tumeur.
Cet homme de 28 ans a appris qu’il avait un glioblastome multiforme en mai 2013. La chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie peuvent prolonger la vie, mais plus de 90 % des personnes atteintes de ce type de cancer en meurent dans les trois ans suivant le diagnostic.
Raymond a reçu le traitement standard à l’Hôpital d’Ottawa, mais en tant qu’enseignant de sciences et de mathématiques au palier secondaire, les thérapies expérimentales l’intéressaient aussi beaucoup. Dans ses recherches sur Internet, il a appris qu’une thérapie par champs magnétiques faisait l’objet d’essais cliniques, et il a communiqué avec des hôpitaux américains pour déterminer s’il serait en mesure d’y participer.
« J’ai demandé à l’un de ces hôpitaux s’il accepterait un patient canadien pour son essai clinique, et on m’a répondu, pourquoi ne pas tout simplement vous inscrire à l’Hôpital d’Ottawa? J’ai été émerveillé d’apprendre que cette thérapie novatrice était accessible ici-même, à Ottawa », a dit Raymond.
Le Dr Garth Nicholas a dirigé le volet canadien d’un essai clinique international qui a permis de démontrer que l’exposition à des champs magnétiques de faible intensité améliore le taux de survie des personnes atteintes de cancer du cerveau.
Le Dr Garth Nicholas, oncologue à l’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa, a dirigé le volet canadien de cet essai clinique aléatoire. Cet essai a été interrompu avant la date prévue, en novembre 2014, parce que les résultats étaient si positifs qu’un groupe indépendant a conclu qu’il fallait proposer cette thérapie expérimentale à tous les participants. Quarante-trois pour cent des personnes qui l’ont suivie en plus du traitement standard étaient toujours vivantes deux ans plus tard, par rapport à 29 % des patients qui avaient suivi uniquement le traitement standard. Les résultats de cette étude, qui a été menée auprès de 700 patients, ont été présentés à une réunion scientifique et devraient être publiés sous peu dans une revue scientifique à comité de lecture.
« Il s’agit d’une percée, a dit le Dr Nicholas. C’est le seul essai clinique sur ce type de cancer du cerveau qui ait permis une amélioration du taux de survie depuis 2005. »

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