
Dans le cadre du Programme d’oncologie psychosociale, la travailleuse sociale Geneviève Côté (à gauche) a continué de suivre Simon Hind même après que sa femme, Krista Hind (sur la photo), est décédée du cancer du pancréas.
L’Oncologie psychosociale célèbre ses 5 ans
Quand Marisa Pino a appris qu’elle avait le cancer du sein, son monde s’est écroulé.
« Plus les jours passaient, plus ma tristesse, ma peur et mon anxiété prenaient le dessus », confie Mme Pino, qui travaille à l’Hôpital depuis 27 ans, ces derniers temps comme agente des subventions à l’Institut de cardiologie. « Je pensais que personne ne pouvait m’aider. »
Puis elle a rencontré la Dre Caroline Gérin-Lajoie, psychiatre et directrice médicale du Programme d’oncologie psychosociale. Ce programme a vu le jour il y a cinq ans parce qu’il était devenu évident que la détresse émotionnelle et psychologique des patients atteints du cancer nuisait à leur capacité de surmonter les défis qui vont de pair avec le diagnostic et le traitement.
« C’était facile de me confier à elle. Elle m’a expliqué que mes émotions et mes sentiments étaient normaux, poursuit Mme Pino, maintenant guérie. Je suis la preuve vivante que ce qu’ils font ici est important. »
Comme le cancer est moins fatal et devient de plus en plus une maladie chronique, l’équipe du Programme d’oncologie psychosociale reconnaît qu’elle doit aussi traiter la personne elle-même pour l’aider à s’adapter. La détresse peut être si profonde qu’elle les empêche d’aller à tous leurs rendez-vous et leurs traitements, ce qui peut nuire à leurs résultats.
« L’oncologie, c’est plus que le traitement de tumeurs », affirme Diane Manii, gestionnaire du programme. « C’est aussi la chose la plus responsable à faire sur le plan financier. »
La recherche montre que les patients en détresse coûtent plus cher au système de santé parce qu’ils passent plus de temps à l’urgence et à l’hôpital. Ils sont aussi plus à risque de dépression et de suicide. L’intervention d’une équipe de travailleuses sociales, de psychologues et de psychiatres tôt après le diagnostic aide les patients à mieux gérer leur stress, ainsi que la douleur et les symptômes associés aux traitements.
« Le Programme d’oncologie psychosociale était comme un phare dans la brume », avoue Simon Hind, qui a reçu du counseling individuel et familial de la travailleuse sociale Geneviève Côté après que sa femme, Krista Hind (chercheuse à l’IRHO), a appris qu’elle avait le cancer du pancréas. « Chaque fois, nous repartions plus heureux qu’à l’arrivée ».
Krista est décédée 15 mois plus tard. M. Hind était bouleversé, mais il était reconnaissant de pouvoir continuer de consulter Mme Côté. S’il avait dû recommencer à zéro avec une autre personne, il aurait probablement abandonné.
« C’est un service absolument essentiel, poursuit-il. Il a aidé Krista à vivre et à cheminer vers la mort et m’a ensuite aidé à réapprendre à vivre. Je n’ai que d’excellents commentaires. »
Le fils de Mme Pino, Matteo, a été tellement impressionné par les soins donnés par le médecin à sa mère qu’il a envie d’étudier en médecine pour devenir chirurgien.
À la célébration du 5e anniversaire du programme, le Dr Jack Kitts, PDG de l’Hôpital, a précisé que le programme aide les familles à rester unies tout au long de l’épreuve. « Vous offrez de l’espoir aux patients. Et c’est bien un des objectifs du programme. »

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