Langis LeBel a survécu à une artère bloquée sur le devant du cœur – un type de crise cardiaque qui fait bien des veuves. Il a été chanceux.
Il sait qu’il a subi de graves lésions pouvant mener à une insuffisance cardiaque. L’approche actuelle consiste à attendre de voir si son cœur récupère bien et comment son corps réagit à une capacité réduite à pomper le sang.
« Ça change une vie parce qu’il y a tant de choses qu’on ne peut plus faire après », confie M. LeBel.
Le Dr Duncan Stewart, PDG et directeur scientifique de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, veut que ça change. Son équipe a mis au point un traitement qui utilise les cellules souches génétiquement modifiées du patient, comme M. LeBel, afin d’améliorer la guérison du cœur.
« En utilisant les cellules souches du patient, on élimine la possibilité que son corps les rejette », explique le Dr Stewart. « Les cellules souches du patient ont toutefois une moins grande capacité de guérison parce qu’elles ont été exposées aux mêmes maladies et problèmes qui ont mené à la crise cardiaque ». Pour rajeunir ces cellules, nous y insérons un petit code génétique qui les rend plus actives et plus efficaces pour réparer le cœur. »
Le temps presse lors de l’implantation de cellules souches génétiquement modifiées. Étant donné qu’il faut un mois aux tissus cardiaques blessés pour se cicatriser et durcir, 100 participants seront traités dans un délai de 5 à 30 jours après leur crise cardiaque. Les volontaires recevront aléatoirement un placebo, leurs propres cellules souches non modifiées ou leurs cellules souches génétiquement modifiées.
En participant à cet essai, M. LeBel contribue à l’atteinte d’une ère nouvelle en médecine régénératrice.
« Je suis convaincu que c’est la chose à faire. Autrement, la science ne pourra pas progresser », explique M. LeBel à propos de l’essai, dont les dernières inscriptions doivent avoir lieu en 2015.
« Si l’essai est concluant, il pourrait permettre de concevoir des traitements par cellules souches génétiquement modifiées qui répareraient les dommages causés à d’autres organes essentiels, pas seulement au cœur », ajoute le Dr Stewart.

Appuyez les soins aux patients et la recherche à L'Hôpital d'Ottawa