
Une résidante de Kemptville, Anne Scott (au centre), atteinte d’une forme grave d’une maladie auto-immune qui lui a fait frôler la mort 12 fois, est maintenant en rémission grâce à un traitement par cellules souches sous la supervision des Drs Harold Atkins (à gauche) et Elizabeth Pringle.
Anne Scott avait un souhait : vivre assez longtemps pour voir sa fille se marier en septembre 2001. Ses chances de le voir se réaliser semblaient toutefois minces, car elle avait été maintenue en vie artificiellement 12 fois au cours de la dernière année.
« Un rhume ou n’importe quelle infection respiratoire pouvait déclencher une crise », affirme Mme Scott, infirmière de formation.
Celle-ci est atteinte d’une maladie auto-immune rare appelée myasthénie grave, qui interrompt la communication entre les muscles et les nerfs, ce qui entraîne une difficulté à respirer et à avaler.
Habituellement, cette maladie est assez bien traitable. Toutefois, dans le cas de Mme Scott, le traitement habituel a cessé de fonctionner au bout de cinq ans. Sa neurologue, la Dre Elizabeth Pringle, l’a donc référée au Dr Harold Atkins, qui utilise des cellules souches pour rebâtir le système immunitaire de patients atteints de sclérose en plaques et d’autres maladies auto-immunes.
« Le cas de Mme Scott est le premier documenté à utiliser ce traitement [par cellules souches] pour traiter une forme grave de myasthénie », précise la Dre Pringle, neurologue à L’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa. « L’intervention a été réalisée pour lui sauver la vie. »
En juin 2001, Mme Scott a reçu une forte chimiothérapie qui a complètement supprimé son système immunitaire. Les médecins lui ont ensuite greffé ses propres cellules souches. Elle a pu assister au mariage de sa fille, mais elle était de retour à l’hôpital une semaine plus tard.
« La période qui a suivi la greffe a été la pire de ma vie, avoue Mme Scott. Les choses n’ont pas changé du jour au lendemain. »
Elle a commencé à remarquer un changement six mois après la greffe. Aujourd’hui, elle est en rémission.
Les Drs Atkins et Pringle ont récemment publié les résultats d’une étude montrant que Mme Scott et six autres patients atteints de myasthénie grave qui ont reçu le traitement par cellules souches n’ont plus de symptômes.
« Ils ne sont plus obligés de consulter constamment des médecins ni de composer avec la faiblesse musculaire », affirme le Dr Atkins, spécialiste de la greffe de cellules souches à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. Il fait toutefois remarquer que le traitement a des effets secondaires potentiellement mortels et convient seulement aux patients atteints d’une forme grave et intraitable de la maladie.
Mme Scott, maintenant âgée de 58 ans, adore passer du temps avec ses petits-enfants et faire du bénévolat à l’Hôpital du district de Kemptville.
« Les choses sont rentrées dans l’ordre, mais je fais partie des personnes chanceuses, confie-t-elle. J’espère que les cellules souches pourront aider d’autres personnes atteintes de maladies incurables. »

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