
La Dre Carolyn Nessim a échangé avec Tina Bélanger avant sa chirurgie.
Il y a deux ans, la mutation génétique BRCA2 a été décelée chez Tina Bélanger. Celle-ci se trouvait devant une alternative difficile : faire faire une deuxième mastectomie ou revivre le cancer du sein selon toute probabilité.
Mme Bélanger connaissait très bien les risques. Le cancer du sein était dans ses antécédents familiaux et en 1995, elle avait eu une mastectomie après avoir reçu un diagnostic de cancer dans le sein droit.
Le Centre de santé du sein de la femme de L’Hôpital d’Ottawa lui a proposé une pratique qui avait commencé cinq ans auparavant et qui n’existait que dans de rares cliniques au Canada : une mastectomie prophylactique (préventive) suivie immédiatement d’une reconstruction mammaire.
Après mûre réflexion, la patiente a opté pour la chirurgie.
« Il est certain que la possibilité d’avoir une reconstruction immédiate a influencé mon choix, dit-elle. J’aurais hésité un peu plus s’il avait fallu que j’aie une autre chirurgie pour la reconstruction. »
Pendant l’opération, la chirurgienne oncologue Carolyn Nessim a enlevé le tissu mammaire du sein gauche de Mme Bélanger. Une heure plus tard, dans la même salle d’opération, la chirurgienne plasticienne Kirsty Boyd reconstruisait le sein en lui donnant la même forme et taille qu’auparavant à l’aide d’un implant mammaire temporaire. La seule autre intervention nécessaire sera une opération mineure pour remplacer cet implant par un implant permanent.
Pendant la chirurgie de Tina Bélanger, la chirurgienne oncologue Carolyn Nessim (deuxième à partir de la gauche) a enlevé le tissu mammaire et la chirurgienne plasticienne Kirsty Boyd (troisième à partir de la gauche) a immédiatement reconstruit le sein, le tout dans la même salle d’opération.
« En enlevant le tissu mammaire, nous pouvons réduire de 95 % les chances de récidive du cancer du sein chez la patiente, de dire la Dre Nessim. La reconstruction immédiate rend l’expérience plus facile sur les plans physique et émotionnel : les patientes s’endorment avec un sein et se réveillent avec un sein. »
Près de deux mois plus tard, Mme Bélanger confirme qu’il en est ainsi.
« C’est définitivement plus facile. La première fois, je n’ai pas pensé aux conséquences émotionnelles. On veut tellement enlever le tissu cancéreux et on ne pense qu’à cela, dit-elle. Dans le cas d’une chirurgie prophylactique, il est important de tenir compte de tous les aspects physiques et affectifs touchés par l’intervention. »
Mais les avantages ne sont pas seulement psychologiques : une reconstruction immédiate donne au sein un aspect plus naturel, et le fait que les chirurgiennes puissent se relayer facilite leur travail pendant cette chirurgie complexe.
« Je peux reconstruire un monticule mammaire en utilisant la peau de la patiente pour recouvrir l’implant, sans devoir traverser du tissu cicatrisé ou irradié », déclare la Dre Boyd.
« En fin de compte, ce que nous faisons par cette intervention, c’est faciliter l’expérience des patientes avec le cancer », observe la Dre Nessim.
« Ce n’est pas seulement guérir le cancer qui compte, ajoute-t-elle, mais aussi faire en sorte que la lutte contre le cancer améliore la qualité de vie. »

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