

La vie d’un soldat peut basculer en un clin d’œil. Mike Trauner l’a appris le 5 décembre 2008.
Caporal-chef dans l’infanterie légère canadienne, M. Trauner était en patrouille en Afghanistan lorsqu’il est tombé sur un engin explosif improvisé. La puissance de la détonation a sectionné ses deux jambes et lui a causé des blessures graves aux bras et aux mains. Son ouïe a été endommagée et il a reçu des éclats d’obus dans les yeux.
M. Trauner a d’abord été transporté d’urgence à un hôpital militaire en Allemagne avant d’être admis au Centre de traumatologie du Campus Civic. Lorsque son état l’a finalement permis, on l’a transféré au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa pour entamer le long chemin vers sa nouvelle réalité.
« Je me souviens de mon arrivée au Centre de réadaptation. L’accueil était très, très chaleureux », raconte M. Trauner.
Or, des mois de travail exténuant l’attendaient.
« J’avais des journées bien remplies, comme des journées de travail », précise-t-il.
Les journées de M. Trauner combinaient de la physiothérapie, de l’ergothérapie, du soutien psychologique et des rendez-vous avec des prothésistes qui l’ont aidé à ajuster ses jambes artificielles et à commencer à les utiliser.
Il relevait tous les défis que je lui lançais.
Marie-Andrée Paquin, physiothérapeute principale au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, se souvient de la volonté de M. Trauner à relever de nouveaux défis.
« M. Trauner s’est comporté en vrai militaire. Il relevait tous les défis que je lui lançais. Je me souviens de son arrivée au Centre de réadaptation. Je lui ai montré un exercice à réaliser dans son lit et M. Trauner m’a répondu : “OK, combien de fois dois-je le faire? Cent fois?” Il repoussait toujours ses limites », raconte Marie-Andrée.
Grâce à son attitude positive, M. Trauner a réussi à surmonter beaucoup de défis physiques. Pourtant, certaines de ses perceptions devaient également changer.
« Quand je suis arrivé [au Centre de réadaptation], je n’avais aucune idée de ce qu’un amputé pouvait faire. J’aurais pu me contenter de croire aux idées reçues : soit de mettre ses prothèses pour se remettre à marcher automatiquement et guérir miraculeusement, soit de rester cloué dans un fauteuil roulant et ne plus jamais pouvoir rien faire pour le restant de sa vie », raconte M. Trauner.
Or, grâce à Marie-Andrée et à beaucoup d’autres membres de son équipe de soins, M. Trauner a commencé à découvrir sa nouvelle réalité.

« Dans la plupart des sociétés, y compris au Canada, on pense qu’une personne atteinte d’une incapacité se retrouve avec un grave handicap. On ne peut plus faire les choses que les personnes normales peuvent faire. Et on arrive à l’hôpital avec cette idée en tête – jusqu’à ce que le personnel de l’hôpital vous dise et vous montre le contraire – que vous pouvez effectivement faire ces choses », précise M. Trauner.
Ils m’ont montré de quoi j’étais capable.
Marie-Andrée a dressé un plan de réadaptation personnalisé qui tient compte des intérêts de M. Trauner et de sa personnalité pour l’aider à atteindre ses objectifs de réadaptation. Ils ont fait de longues promenades en portant des sacs à dos pesants pour simuler un élément du test d’aptitude physique de l’armée de l’époque. Ils ont fait de la raquette. Ils sont allés à San Antonio au Texas pour participer à un mini triathlon des soldats blessés.
Le Centre de réadaptation est reconnu pour son approche personnalisée.
« Je pense que nous sommes très centrés sur le patient. Nous nous adaptons aux besoins de chaque patient. Toute l’équipe est focalisée sur les capacités physiques du patient et sur ce qu’il est capable de réaliser », affirme Marie-Andrée.

« Je suis très bien ici. Je pense que le Centre de réadaptation répond à tous mes besoins. Tout ce qu’ils ont fait était entièrement taillé sur mesure pour moi. Je suis donc vraiment content des efforts énormes qu’ils ont déployés et de la diligence avec laquelle ils ont dressé ce plan et ce programme spécialement pour moi », confie M. Trauner.
M. Trauner a retrouvé son esprit de compétition pendant son hospitalisation.
« Le personnel du Centre de réadaptation m’a présenté des programmes sportifs et a vraiment insisté pour que j’aille les essayer », dit M. Trauner.
Depuis son hospitalisation au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, M. Trauner a essayé de nombreux sports adaptés, dont le hockey sur luge, la rame et le vélo à main. En 2017, il a représenté le Canada aux Jeux Invictus et depuis, il s’est hissé parmi les meilleurs athlètes dans de nombreuses compétitions sportives internationales.

Aujourd’hui, il vise les Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo, au Japon, où il participera à l’épreuve de paracanoë.
Alors que M. Trauner continue son ascension fulgurante au sommet du sport amateur, Marie-Andrée, quant à elle, revient sur son rôle auprès de M. Trauner et de beaucoup d’autres patients pour les aider à découvrir leur nouvelle réalité.
« Je suis énormément fière de les avoir guidés. Je n’ai pas soulevé les haltères de 50 livres, mais j’étais à leurs côtés, j’étais à l’écoute de leurs besoins et j’ai essayé de trouver des solutions. Je suis constamment en train de réfléchir à la prochaine étape. Je suis fière de leur avoir donné la confiance d’essayer », confie Marie-Andrée.
Alors que M. Trauner continue de se lancer et de relever des défis, voici ce qui résume parfaitement son expérience au Centre de réadaptation :
« Ils m’ont montré de quoi j’étais capable. »

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