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Fausse couche et perte d’un bébé : l’expérience d’Ashley

 
Ashley Hilliard and Mike McDonald

Ashley Hilliard souhaite parler de sa fausse couche pour que les gens sachent qu’il existe du soutien à leur portée et qu’ils ne sont pas seuls.

La fausse couche et la perte d’un bébé ne sont pas des sujets habituels pour la page couverture d’une revue ou les conversations entre amis autour d’un souper, et ce, même si une grossesse sur dix se solde par une fausse couche au Canada. Ashley Hilliard, Ottavienne thérapeute en loisirs de 34 ans, souhaite raconter son expérience pour sensibiliser les gens à cette réalité.

Ashley et son mari, Mike McDonald, étaient ravis lorsqu’ils ont appris qu’elle était enceinte de leur premier enfant. Ils essayaient de concevoir depuis près d’un an.

La première échographie a toutefois révélé que le bébé ne grandissait pas comme prévu.

« Nous avons découvert que le bébé était assez petit pour son âge », se rappelle Ashley. « Il devait avoir environ huit semaines, mais il avait la taille d’un bébé de six semaines et quatre jours, ce qui est une différence importante. Son cœur battait aussi très lentement, ce qui n’était pas un bon signe. »

Une seconde échographie réalisée quelques semaines plus tard a confirmé que le cœur du bébé avait cessé de battre. La famille entamait l’expérience d’une fausse couche.

Échographie du bébé d’Ashley Hilliard
Ashley et son mari, Mike, ont appris la survenue de la fausse couche quelques semaines après qu’une échographie ait révélé que le cœur du bébé battait plus lentement que la normale.

Qu’est-ce qu’une fausse couche?

Selon le Réseau de grossesse et perte infantile, une fausse couche est l’accouchement prématuré d’un bébé ou une interruption de grossesse avant 20 semaines de gestation. Il existe deux catégories de fausses couches :

  • la fausse couche précoce, qui survient avant 12 semaines
  • la fausse couche tardive, qui survient entre 12 et 20 semaines.

Signes d’une fausse couche

Lindsey Davis, infirmière autorisée au sein du Programme de planification familiale et du Programme d’aspiration manuelle à L’Hôpital d’Ottawa, précise que les signes d’une fausse couche ou d’une interruption de grossesse incluent les suivants :

  • saignement vaginal
  • crampes au bas du ventre
  • fin des symptômes d’une grossesse comme la sensibilité ou l’enflure des seins.

Si vous remarquez un de ces signes, appelez votre fournisseur de soins.

Composez le 911 dans l’un ou l’autre des cas suivants :

  • saignement qui imbibe une serviette hygiénique par heure depuis deux heures
  • douleur ou crampes très fortes que vous n’arrivez pas à soulager.

Causes d’une fausse couche

Bien des parents espèrent découvrir la cause de la fausse couche ou de la perte de leur bébé. C’est parfois possible, mais pas toujours. Une fausse couche est le plus souvent causée par une erreur fortuite dans les chromosomes du bébé, qui fait en sorte que celui-ci ne peut pas survivre. Il y a alors interruption de grossesse. Selon le Réseau de grossesse et perte infantile, voici d’autres causes possibles :

  • infections
  • problèmes hormonaux
  • réponse du système immunitaire
  • troubles médicaux
  • problèmes au niveau de l’utérus ou de son col
  • problèmes au niveau du placenta.

Les gens se sentent souvent responsables ou coupables après avoir subi une fausse couche. Il est important de savoir que la plupart du temps, il est impossible de la prévenir. Elle ne survient pas en raison d’un mauvais comportement.

Prise en charge d’une fausse couche

La personne qui fait une fausse couche dispose habituellement de trois options. Elle doit en discuter avec son fournisseur de soins pour choisir celle qui lui convient.

  • Attente : La personne attend que la fausse couche se déclenche ou prenne fin sans recourir à un médicament ou à une chirurgie.
  • Médicament : La personne prend un médicament qui amène le corps à évacuer les produits de la conception, dont le bébé.
  • Chirurgie : La personne va à l’hôpital pour avoir une opération qui consiste à retirer les produits de la conception. La chirurgie de dilatation et curetage peut avoir lieu à l’Unité des naissances du Campus Civic ou du Campus Général. La chirurgie d’aspiration manuelle peut avoir lieu au Campus Riverside.

Le choix d’Ashley

Ashley a choisi de prendre un médicament pour évacuer le bébé à la maison. Elle a pris le médicament à 17 h et est allée se coucher plus tard dans la soirée.

« C’est ensuite que les problèmes ont commencé », précise-t-elle.

« Je me suis réveillée à 1 h 30. Je pouvais sentir le sang s’écouler, ce qui n’était pas prévu, ajoute-t-elle. Je suis allée dans la salle de bain, où j’ai constaté que je faisais une mini-hémorragie. J’ai demandé à mon mari de m’apporter un pyjama propre. Quand il est revenu, j’étais évanouie. »

Mike a appelé une ambulance parce qu’il n’arrivait pas à lui faire reprendre connaissance.

Ashley a été amenée à l’Urgence du Campus Civic, où les médecins ont alors stabilisé son état.

« J’ai rencontré une médecin incroyable, la Dre Barb Miller. Elle et d’autres membres du personnel m’ont surveillée et ont vraiment bien pris soin de moi. J’ai pris du mieux et j’ai pu rentrer chez moi. »

Ashley a ressenti des crampes quelques jours plus tard. Mike l’a ramenée à l’Urgence.

« J’ai reçu des soins impeccables les deux fois où je suis allée à l’Urgence. Tout le monde a fait preuve de beaucoup de respect et de dignité. J’ai été impressionnée par la façon dont ils ont traité cette situation délicate. J’ai rencontré une autre excellente médecin, la Dre Justine Amaro, qui m’a dirigée vers la Clinique d’évaluation en début de grossesse de L’Hôpital d’Ottawa. Ça s’est passé un dimanche. Le matin suivant, la clinique m’appelait déjà pour me donner un rendez-vous le lendemain. »

Au sujet de la Clinique d’évaluation en début de grossesse

Le personnel de la Clinique d’évaluation en début de grossesse collabore étroitement avec celui de l’Urgence pour offrir des soins aux femmes qui entament une grossesse. Celles qui sont dirigées à cette clinique reçoivent habituellement un rendez-vous en 24 ou 48 heures. Elles attendent ainsi moins longtemps à l’Urgence et peuvent généralement se reposer chez elles.

« J’ai 750 amis dans Facebook. C’est certain qu’il y en a au moins un qui a vécu la même chose. »

La Clinique agit comme un centre de services. Elle peut diriger les patientes vers une variété de professionnels, y compris un obstétricien-gynécologue, qui peut faire une échographie et planifier le suivi.

Ashley a beaucoup apprécié le travail du personnel de la Clinique.

« J’ai ainsi eu une personne-ressource, ajoute-t-elle, qui est spécialisée dans la gestion de cas comme le mien. Je n’avais plus à passer par l’Urgence chaque fois. Je suis contente d’avoir eu cette continuité de soins. »

Lindsey Davis, IA (à gauche) et Karine Gaudreau, IAA
Lindsey Davis, IA (à gauche) et Karine Gaudreau, IAA, font partie d’une équipe du Programme d’aspiration manuelle à L’Hôpital d’Ottawa qui offre du soutien spécialisé aux patients et aux familles qui ont vécu une fausse couche.

Lorsque le personnel confirme l’interruption d’une grossesse, la patiente qui choisit l’option chirurgicale peut avoir une dilatation et un curetage à l’Unité des naissances du Campus Général ou du Campus Civic. Bien des patientes préfèrent toutefois ne pas recevoir de soins à proximité de parents qui viennent de donner naissance à un bébé à terme et choisissent plutôt le Programme d’aspiration manuelle.

Ce programme a vu le jour au Centre de santé pour les femmes Shirley-E.-Greenberg du Campus Riverside sur l’initiative de Lindsay Davis, IA, et des Dres Pamela Berger et Amanda Black afin de répondre aux besoins de parents et de partenaires qui viennent de perdre un bébé. C’est le premier en son genre au Canada.

« Je dis souvent aux gens que le Programme fournit un endroit sécuritaire où ils peuvent ressentir tout ce qu’ils ont besoin de ressentir, précise Mme Davis. Parfois, les patientes ont tenu bon devant leur partenaire ou leurs autres enfants ou leur famille et, à leur entrée chez nous, elles s’effondrent un peu, et c’est normal. Pour d’autres, c’est le dernier arrêt. Elles ont tout le soutien dont elles ont besoin. La signification de cette perte a pris une autre forme pour elles et elles sont prêtes pour l’intervention. »

Il n’existe pas de « bonne » façon de se sentir après une fausse couche

Mme Davis possède des années d’expérience du soutien aux patientes, aux partenaires et aux familles ayant perdu un bébé. Elle sait qu’il n’existe pas de réaction typique à une fausse couche.

« Chaque personne est différente. Aucune réaction n’est inadaptée. Les réactions, les sentiments, les façons de comprendre ce qu’ils vivent ne sont pas inadéquats. Ce qu’ils vivent est leur vérité et nous sommes là pour les soutenir. »

Mme Davis a observé tout un éventail de réactions, allant d’extrêmement émotionnelle à stoïque. Certaines patientes ne savent pas comment elles se sentent.

« Certaines personnes se demandent si c’est mal. “Est-ce mal de ne pas pleurer? Devrais-je pleurer?” Nous leur répondons qu’il est normal de ressentir ce qu’elles ressentent. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise façon de se sentir. »

Dans le cas d’Ashley, l’impact physique sur son corps a été plus intense que l’impact émotionnel.

« Je comprends parfaitement que différentes personnes gèrent la situation de façons différentes, poursuit-elle. Les gens peuvent avoir une réaction émotionnelle même des années plus tard. Pour ma part, l’impact a été davantage physique. »

L’histoire d’Ashley se poursuit

Ashley affirme que Mike et elle se portent bien. Elle est reconnaissante des soins reçus à L’Hôpital d’Ottawa.

Des milliers de familles des quatre coins du Canada ont elles aussi fait l’expérience d’une fausse couche. Certaines sont similaires à celle d’Ashley; d’autres, totalement différentes. Ashley espère aider les gens à comprendre qu’ils ne sont pas seuls.

« J’ai 750 amis dans Facebook. C’est certain qu’il y en a au moins un qui a vécu la même chose, ajoute‑t‑elle. C’est un sujet tellement tabou et secret. Aujourd’hui, je me demande comment je peux améliorer la situation pour d’autres personnes. Je pense que nous avons bien géré la situation, mais que ce n’est pas le cas de tout le monde. »

 
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