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Étude sur le VIH : injections ou comprimés

 

Nancy Tremblay, coordonnatrice de la recherche clinique prélève des échantillons de sang chez un patient qui participe à l’essai clinique.

Lorsque John Henry a visité la Grande-Bretagne à vélo pendant trois semaines l’été dernier, il n’a pas eu besoin d’apporter ses comprimés antirétroviraux. Il reçoit plutôt une injection toutes les huit semaines.

« Je n’en reviens pas qu’il soit possible de remplacer les comprimés quotidiens par un médicament qui est injecté et libéré lentement dans le corps, mais ça fonctionne », affirme M. Henry. « Je n’ai plus à prendre de comprimés, ce qui est vraiment pratique lorsque je pars en vacances. En fait, entre les injections aux huit semaines, je ne pense pas au VIH. »

En effet, les comprimés lui rappelaient chaque jour qu’il a le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), un virus qui détruit le système immunitaire jusqu’à ce que la personne ne puisse plus combattre les infections ou les maladies. Il y a 20 ans, un diagnostic de VIH représentait une condamnation à mort. Bien que cette maladie demeure incurable, prendre un médicament tous les jours peut inactiver le virus. Si le patient cesse de prendre le médicament, le virus peut toutefois redevenir actif.

image du Dr Jonathan Angel

Le Dr Jonathan Angel, chef de la Division des maladies infectieuses à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé de médecine à l’Université d’Ottawa, a dirigé une étude visant à déterminer si une injection est aussi efficace qu’un comprimé pour contrôler le VIH.

  1. Henry participe à une étude internationale, codirigée par le DJonathan Angel, qui a montré qu’une injection de médicaments antirétroviraux à action prolongée toutes les quatre à huit semaines pouvait inactiver le virus aussi efficacement que les comprimés. L’essai porte sur près de 300 patients dans 50 établissements situés dans cinq pays. Au Canada, seulement L’Hôpital d’Ottawa et un établissement à Montréal ont participé à l’essai clinique. Les participants ne devaient pas avoir déjà pris de médicaments antirétroviraux. M. Henry répondait à ce critère, car il venait à peine de recevoir son diagnostic lorsque l’essai a commencé en juin 2014.
  2. Henry a été réparti au hasard dans le groupe qui reçoit une injection d’antirétroviraux toutes les huit semaines. Chad Raymond a été réparti au hasard dans celui qui reçoit une injection toutes les quatre semaines.

« J’ai reçu le diagnostic officiel deux mois avant de commencer le traitement », mentionne M. Raymond, qui s’est inscrit à l’essai en octobre 2014. « Les injections semblaient une bonne solution pour moi parce qu’elles sont peu fréquentes. J’étais content d’éviter de prendre un comprimé tous les jours, car je craignais d’oublier une dose. Recevoir une injection par mois me convenait davantage. »

Le traitement contre le VIH s’est beaucoup amélioré au cours des dernières décennies.

« Il y a des années, la personne devait prendre deux à trois fois par jour de nombreux comprimés  qui causaient beaucoup d’effets secondaires », précise Nancy Tremblay, coordonnatrice de la recherche clinique dans le cadre de l’essai. « Cela n’aidait pas les gens à suivre le traitement, car certains ne pouvaient pas tolérer les médicaments. Il y a donc eu une progression jusqu’à un comprimé par jour. Cette méthode est très efficace et cause très peu d’effets secondaires – parfois même aucun. Les injections présentent maintenant une autre option. »

Les patients reçoivent deux injections intramusculaires consécutives des antirétroviraux cabotégravir et rilpivirine dans la fesse. Nancy explique que ces médicaments sont libérés lentement dans le système du patient et durent un ou deux mois, selon le protocole.

« Cette méthode d’administration ne convient pas à tout le monde », affirme le DAngel, chef de la Division des maladies infectieuses à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé de médecine à l’Université d’Ottawa. « L’important est qu’elle présente une autre option pour les personnes qui ont une aversion physique ou psychologique envers les comprimés. »

Les personnes qui participent à l’étude auront encore accès au médicament lorsque l’étude prendra fin.

« C’est un médicament qu’ils devront prendre pour le reste de leur vie, ajoute Nancy. La société pharmaceutique a la responsabilité de continuer de traiter les patients qui ont participé à l’étude si le traitement fonctionne. »

Le DAngel estime que le défi, une fois que la forme injectable aura été homologuée par Santé Canada, sera de déterminer qui va l’administrer.

« Se rendre dans une clinique pour recevoir les médicaments prescrits n’est pas une solution, dit-il. C’est acceptable pendant l’essai, mais ensuite, nous ne savons pas qui sera formé pour donner les injections et à quel endroit elles seront données : par des médecins dans leur cabinet, par des pharmaciens ou par des infirmières allant voir les patients à domicile. Bien que l’homologation et la commercialisation des injections n’auront pas lieu avant un ou deux ans encore, il demeure des questions sans précédent auxquelles il faudra répondre. »

D’ici là, des patients de L’Hôpital d’Ottawa, comme MM. Henry et Raymond, contribuent à la recherche, en plus d’en bénéficier. Beaucoup d’autres patients dans le monde entier pourraient en bénéficier si les injections sont homologuées.

L’étude est financée par ViiV Soins de santé Canada et Janssen R&D. Le soutien communautaire accordé à L’Hôpital d’Ottawa est aussi crucial pour toutes les études de recherche, notamment celles sur le VIH et la santé des hommes gais.

 
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